Weekly Update -Le pivot des banques centrales se fera attendre encore longtemps
Après la hausse des taux de la BCE cette semaine, la Réserve Fédérale devrait à son tour procéder à une pause mercredi. Dans les deux cas, le pic des taux a probablement été atteint et les banques centrales continueront de communiquer sur des taux qui resteraient élevés plus longtemps que prévu par les marchés. La Banque d'Angleterre monterait aussi ses taux jeudi en tenant par contre un discours qu’il ne s’agit vraisemblablement pas de la fin du cycle de hausses.
BCE - Une hausse de taux, avec un message modéré. L'autorité monétaire européenne a décidé de relever ses taux d'intérêt de 25 points de base, portant le taux de dépôt à 4%. Les nouvelles projections de la BCE montrent que l'inflation restera largement supérieure à 2 % en 2024 (3,2 % pour l'inflation totale, 2,9 % pour l'inflation sous-jacente) et qu'elle sera légèrement supérieure à 2 % en 2025. La BCE a clairement indiqué que, dans les circonstances actuelles, les taux pourraient avoir atteint un niveau suffisamment élevés pour ramener l'inflation à son objectif, s'ils y restent pendant une longue période. Toutefois, la BCE a maintenu sa politique de dépendance à l'égard des données, laissant la porte ouverte à de nouvelles hausses si l'inflation ne ralentissait pas comme prévu. La présidente de la BCE a en outre tenté (sans succès jusqu'à présent) de convaincre les marchés que des baisses de taux sont peu probables dans un avenir proche. Nous pensons qu'il s'agit de la dernière hausse des taux de la BCE, mais tablons sur le maintien des taux aux niveaux actuels pour longtemps, contrairement aux anticipations de marchés.
Fed - Pause mais avec un message restrictif. Nous pensons que la Réserve fédérale maintiendra son taux directeur à 5,5 % lors de sa réunion du 20 septembre, car l'inflation sous-jacente et le marché du travail continuent de ralentir. L'inflation sous-jacente s'est encore modérée en août pour atteindre 4,3 % en glissement annuel, le déclin des prix des biens durables se poursuivant tandis que les prix des services et du logement continuent de se replier. Les chiffres de l'emploi ont également tendance à se modérer, les créations nettes d'emploi mensuelles ralentissant à 150 000 et les offres d'emploi ayant également tendance à diminuer. Cependant, la Fed devrait également maintenir un message restrictif dans son discours car les données économiques, et plus particulièrement la consommation des ménages, continuent d’être meilleures qu’attendu. En ce sens, les prévisions économiques de la Fed devraient être suivies de près, étant donné que les prévisions de juin prévoyaient un taux terminal de 5,75 %. La pause que nous prévoyons serait donc accompagnée d’une volonté affichée de maintenir des conditions financières strictes plus longtemps.
Banque d’Angleterre - une hausse de taux probables. Les données du Royaume-Uni pour le mois de juillet ont été faibles: contraction de la croissance du PIB et accélération des pertes d'emploi. Toutefois, la croissance des salaires hebdomadaires du secteur privé (hors primes) a atteint le niveau record de 7,8 % en glissement annuel en juillet et l'inflation sous-jacente est restée stable à 6,8 %. Ainsi, une pause de la part de la BoE n'est peut-être pas encore à l'ordre du jour. Hausse ou pas jeudi, nous prévoyons une hausse des taux de 50 points de base d'ici la fin de l'année.
Aucun pivot dans l’immédiat. Par conséquent, nous pensons que les principales banques centrales continueront à signaler que les taux resteront élevés pour plus longtemps, même en dépit des signes de ralentissement économique au Royaume-Uni ou dans la zone euro. Mais l'ajustement lent de l'inflation sous-jacente et les tensions sur le marché de l'emploi devraient empêcher les banques centrales de réduire leurs taux de sitôt.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les chiffres d'activité d'août en Chine ainsi que les données d'inflation américaine.
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