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Weekly Update - Climat : des annonces nationales majeures mais insuffisantes

De nombreux pays se sont engagés à la neutralité carbone, à 2050 pour les États-Unis, l’Union Européenne et le Royaume-Uni, à 2060 pour la Chine, avec des objectifs de réductions intermédiaires à 2030. Près de huit ans après l'Accord de Paris sur le climat (COP21), la coopération internationale en matière de lutte contre le changement climatique semble marquer le pas. Pour autant, des initiatives nationales majeures prennent le relais, telles que loi sur la Réduction de l’Inflation (IRA) aux États-Unis ou le renforcement du Pacte vert au niveau EU. Ces initiatives ne semblent cependant pas suffisantes à ce jour pour que les pays atteignent leurs objectifs de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) de 2030.

L'IRA américaine - une avancée significative, mais non sans défauts. En août 2022, l'administration Biden a lancé l'IRA, pour un montant supérieur à 369 milliards de dollars sur dix ans. Cette initiative consiste principalement en subventions en faveur de véhicules électriques, de fabrication de produits écologiques et du développement des énergies renouvelables. L'IRA a fait l'objet d’importantes critiques, certaines des mesures étant considérées comme protectionnistes, susceptibles d'enfreindre les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce et d'entraîner une concurrence déloyale. L'IRA constitue néanmoins une véritable avancée dans la lutte contre le changement climatique. Il s'agit non seulement d'un revirement complet d’orientation politique par rapport à l'administration Trump, mais aussi du premier engagement budgétaire substantiel du pays en la matière. De nombreuses études semblent s'accorder sur le fait que l'IRA contribuera à réduire (sans le combler) l'écart par rapport à l’objectif du pays de réduire leurs émissions de GES pour 2030 (objectif de -50 % par rapport aux niveaux de 2005). Enfin, l'IRA envoie un signal fort au monde entier : il est possible (et nécessaire) de faire plus pour réduire les émissions de GES.

Le Pacte Vert de l'UE : ambitieux, mais sa mise en œuvre reste difficile. Le "Green Deal" européen, d’un montant proche 1,000 milliards d'euros sur dix ans, a été annoncé en 2019. En juillet 2021, le paquet "Fit for 55" a été présenté, détaillant les propositions sur la manière d'atteindre le nouvel objectif de réduction des GES de 55 % d'ici 2030 et l'objectif de neutralité carbone de 2050 (via un mélange de taxes plus élevées, de subventions et de réglementations). Ces mesures sont financées par l'affectation de 30 % du budget pluriannuel de l'UE et du NGEU (plan de relance européen) aux investissements verts, représentant environ 500 milliards d'euros sur six à dix ans. Contrairement à l'IRA, ces programmes prennent essentiellement la forme d'aides directes et de prêts, et non de subventions. Depuis l’annonce de l'IRA, la Commission a proposé de nouvelles mesures, visant à permettre une transition rapide et sans heurts vers le net-zéro, qui s’appuient principalement sur l'assouplissement des règles sur les aides d'État et sur des fonds européens existants. Comme pour les États-Unis, et malgré l'importance des montants en jeu, ces mesures ne semblent pas suffisantes pour atteindre l'objectif de réduction des GES  d’ici à 2030.

L'Asie fait aussi sa part pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. La Chine, l'Inde et Taïwan semblent être davantage en mesure d'atteindre leurs objectifs de réduction des GES pour 2030 - en partie, selon certains observateurs, parce que ces objectifs ne sont pas assez ambitieux. En Chine et à Taïwan, cela peut également s'expliquer par le développement rapide des énergies renouvelables, ainsi que par celui des véhicules électriques. Cependant, la dépendance au charbon en Chine ou en Inde reste importante. Toujours en Asie, les efforts de réduction des GES du Japon proviendront principalement de la réouverture de plusieurs centrales nucléaires, mais cela ne suffira pas pour atteindre les objectifs de 2030.

Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les tensions sur le cours du pétrole ainsi que les discussions budgétaires aux Etats-Unis.

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