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Weekly Update - La Banque du Japon, la dernière « colombe » restante

La Banque du Japon (BoJ) a de nouveau surpris les marchés lors de sa réunion de politique monétaire cette semaine. Au-delà de l’enjeu pour l’économie et les marchés japonais, les décisions de la BoJ peuvent avoir des conséquences à l’échelle mondiale. Elles influencent en effet les choix d’investissement des institutionnels japonais qui comptent parmi les principaux investisseurs sur les marchés de dette publique ou corporate des Etats-Unis et d’Europe.

La Banque du Japon se distingue des banques centrales des principales économies développées en maintenant encore une politique monétaire très accommodante. Confrontée à une situation de déflation depuis de nombreuses années, la BoJ avait été plus loin que ses pairs dans l’utilisation d’outils « non conventionnels » pour assurer des conditions monétaires durablement accommodantes. En effet, au-delà des opérations d’achats d’actifs (Quantitative Easing) massives, elle avait mis en place un cadre spécifique de « contrôle de la courbe des taux », afin de déterminer les niveaux de taux d’intérêt à la fois de court terme et de long terme. Si l’inflation japonaise ne connaît pas du tout la même envolée que dans de nombreux pays, elle a tout de même augmenté sur la période récente. Cette progression avait incité la BoJ à revoir de façon marginale sa politique en décembre dernier en remontant le niveau du plafond des taux longs de 25 points de base, à 0,50%. Suite à cette décision, les marchés s’étaient ajustés, prenant cette décision pour un début de cycle de resserrement. La nomination attendue d’un nouveau gouverneur plus « restrictif » n’a fait qu’accentuer ces révisions d’anticipations. 

 Une pause surprise dans l’ajustement de sa politique de taux. La BoJ s’est de nouveau réunie cette semaine et a décidé de garder inchangée sa politique monétaire (taux de dépôt à -0,1% et plafond pour le taux à 10 ans à 0,50%). Cette décision a clairement surpris les acteurs de marchés. Ces derniers s’attendaient à une nouvelle augmentation du plafond de près de 50pb et une révision du cadre de contrôle de la courbe de taux, en raison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’inflation totale et sous-jacente ont finalement dépassé l’objectif de 2%. Ensuite, le maintien du plafond sur les taux longs oblige la BoJ à acheter des montants substantiels de dette publique, alors qu’elle en détient déjà presque la moitié, affectant ainsi la liquidité et le fonctionnement du marché. Par ailleurs, le contexte de taux bas et d’inflation plus élevée est structurellement pénalisant pour le yen alors que les autres banques centrales resserrent de manière significative leur politique.

Nous anticipons une révision seulement progressive de la politique à venir. Malgré ces éléments, la BoJ a décidé de maintenir à l’unanimité sa politique, estimant que les pressions inflationnistes ne sont pas de nature durable. Elle prévoit même une inflation en dessous de 2% pour 2023 et 2024, les pressions salariales restant contenues et la croissance morose. Au total, nous estimons que s’il est probable que la BoJ continue d’ajuster le cadre d’application de sa politique monétaire durant les mois à venir, afin de modérer ses implications sur le fonctionnement du marché de dette publique et sur la rentabilité du système bancaire, cette sortie ne devrait qu’être progressive. La BoJ devrait continuer d’utiliser des opérations de bilan afin de poursuivre son objectif de reflatter l’économie japonaise.

 

Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les déclarations de gouverneurs de banques centrales concernant la poursuite du resserement monétaire ainsi qu'un focus sur les chiffres de croissance du PIB chinois et de population.

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Juan Carlos Mendoza Diaz Economiste et Stratégiste Société Générale Private Banking