Weekly Update - Les banques centrales pourraient aller plus loin et plus fort
La semaine a été marquée par des communications des banques centrales laissant entendre que la Réserve fédérale (Fed) et la Banque Centrale Européenne (BCE) pourraient remonter plus qu’attendu leurs taux d’intérêt directeurs dans les mois qui viennent. Les anticipations de marchés se sont rapidement ajustées. Les Banques centrales pourraient compléter par une accélération de leurs politiques de bilan.
Nouvelles révisions à la hausse des taux terminaux de la Fed et de la BCE. La forte progression de l’inflation observée en 2022 a incité les principales banques centrales à fortement remonter leurs taux d’intérêt : +450 points de base pour la Fed, +300 pour la BCE et +400 pour la Banque d’Angleterre. Début 2023, la détente attendue des pressions sur les prix - à la fois permises par la baisse des prix de l’énergie et le ralentissement anticipé de l’activité - laissait entrevoir une fin proche du cycle de resserrement des banques centrales. Cependant, les récentes données, à la fois d’activité et d’inflation, ont surpris à la hausse, amenant les banques centrales à durcir de nouveau leur communication. Les marchés monétaires ont revu leurs anticipations des taux terminaux de la Fed et la BCE de respectivement 100 et 150 pts de base supplémentaires. Les anticipations de durcissements additionnels apparaissent plus contenues en Angleterre, où la situation économique reste plus fragile.
Une transmission amoindrie ? Les resserrements de taux menés par les banques centrales visent à contenir les tensions sur les prix en freinant l’activité économique. En rendant plus coûteux l’accès aux financements, les ménages et les entreprises sont en effet encouragés à modérer leurs consommations et leurs investissements. Cela fonctionne : les hausses déjà effectives des taux des banques centrales provoquent un ralentissement très net de l’activité des crédits immobiliers ainsi que des crédits aux entreprises. Cependant ces ralentissements semblent à ce jour insuffisants pour ralentir l’activité économique aux Etats-Unis et en Zone euro. En effet, la transmission du resserrement des politiques monétaires apparaît amoindrie par rapport aux cycles passés. Tout d’abord, les ménages sont dorénavant endettés à taux fixes, donc les variations des taux affectent seulement le coût des nouveaux prêts. Ensuite, les entreprises et les ménages disposent toujours d’épargne importante depuis le Covid qui leur permet d’amortir le choc de la hausse des taux.
Les banques centrales pourraient aussi vouloir faire progresser les taux longs, en accélérant leurs opérations de bilan(Resserrement Quantitatif). La Fed et la BCE constatent que malgré les resserrements effectifs déjà significatifs, l’activité économique résiste et les tensions inflationnistes perdurent. Cela les incite à revoir à la hausse leur taux terminal et pourrait les inciter à accélérer la décrue de leur bilan avec comme objectif de renforcer l’efficacité leur politique en agissant aussi sur les taux de plus longs termes. Avec le risque qu’à un certain niveau, ces hausses de taux de court et long terme, freinent brutalement l’activité.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer la session annuelle du Parlement chinois ainsi qu'un focus sur les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis.
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