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Weekly Update - Jusqu’où les européens vont-ils continuer de gonfler leur matelas d’épargne

La constitution de matelas d’épargne conséquents est une des particularités du cycle économique post-covid. Si depuis un peu plus d’un an, ce matelas diminue aux Etats-Unis, il continue d’augmenter en Europe. Cet excès d’épargne représente un soutien potentiel à la consommation des ménages, à condition que leur confiance sur leur situation économique soit durablement retrouvée.

Un excès d’épargne substantiel à la suite du Covid. La crise du Covid a impliqué des progressions massives de l’épargne des ménages dans l’ensemble des économies développées. Les ménages ont en effet bénéficié de soutiens publics leur permettant de conserver tout ou partie de leurs revenus, tandis qu’ils étaient contraints par les règles sanitaires dans leur capacité de consommer. Cette sur-épargne a atteint des montants substantiels, représentant près de 10% du PIB aux Etats-Unis - du fait de soutiens publics particulièrement généreux - et plus de 7% en Europe. Ces matelas d’épargne sont une des particularités de la reprise post-covid, permettant aux ménages d’avoir de quoi amortir les chocs de la progression de l’inflation et des hausses de taux d’intérêt. Cependant, les européens ne semblent pas, jusqu’à présent, avoir utilisé leur amortisseur.

Les ménages américains puisent dans leur matelas pour consommer, à l’inverse des ménages européens. Depuis un peu plus d’un an, les ménages américains ont en effet inversé la tendance. Ils puisent dans leur excès d’épargne pour compenser la baisse de pouvoir d’achat liée à l’inflation et financer des dépenses de consommation dynamiques. Leur taux d’épargne – c’est-à-dire la part des revenus qui est épargnée chaque mois – a ainsi diminué significativement. Il était d’environ 11% avant le Covid, il a progressé jusqu’à plus de 22% en 2021 pour aujourd’hui s’afficher en deçà de 8%. En Europe, les ménages ont au contraire continué d’augmenter leur matelas d’épargne. Leur taux d’épargne reste plus élevé à celui qu’il était avant le Covid. Deux raisons peuvent expliquer cette différence de comportements entre les ménages américains et européens : tout d’abord, la proximité du confit en Ukraine a particulièrement touché la confiance des ménages européens et deuxièmement, le pouvoir d’achat en Europe a été affecté de plein fouet par l’inflation, avec notamment des salaires qui sont restés très contenus quand aux Etats-Unis les salaires ont progressé presque en parallèle de l’inflation.

Un potentiel soutien à la demande, à condition que la confiance soit restaurée. Aujourd’hui, les ménages européens disposent de matelas d’épargne confortables. Plusieurs facteurs devraient redonner confiance aux ménages dans leur appréciation de la situation économique et les inciter à ne plus sur-épargner, voir à consommer une partie de leur matelas d’épargne. Tout d’abord, la nette embellie des marchés du travail devrait soutenir les progressions des salaires. Ensuite, l’inflation est en train de diminuer, permettant une dynamique plus favorable. Au total, le rebond de la consommation des ménages pourrait être conséquent, à condition que la confiance soit effectivement restaurée.

Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer l’OPEP+ ainsi qu'un focus sur les PMI aux Etats-Unis.

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Juan Carlos Mendoza Diaz Economiste et Stratégiste Société Générale Private Banking