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Weekly Update - Des marchés de l’énergie qui se normalisent malgré une offre toujours tendue

La décision récente de l’OPEP+ de réduire sa production de 1,6 million de barils/jours a de nouveau attiré l’attention sur les marchés de l’énergie. En effet, ces derniers poursuivaient leur normalisation progressive suite aux chocs du Covid et la guerre en Ukraine, ce qui c’était traduit par une détente des prix de l’énergie et des pressions inflationnistes. Si nous continuons de tabler sur des prix de l’énergie stables pour les prochains mois, une réémergence des tensions politiques pourrait impliquer de nouvelles tensions sur les prix de l’énergie, ce qui compliquerait de nouveau les décisions des banques centrales.

L’OPEP+ a surpris les marchés en décidant la semaine dernière de diminuer la production de pétrole de 1,6 millions de barils/jour à partir de mai. Cette réduction s’ajoute à celle décidée en octobre dernier de 2 millions barils/jours. L’ensemble de ces réductions représente une baisse de près de 9% de la production de l’OPEP+ et de près de 3% de la production mondiale de pétrole, alors que la production totale avait tout juste retrouvé fin 2022 son niveau d’avant crise Covid.

Cette décision s’explique avant tout par la moindre tolérance de l’OPEP+ à une baisse du prix du baril en dessous des 80 dollars. En effet, avant l’annonce, le prix du baril était tombé à 73 dollars alors que les turbulences bancaires faisaient craindre un ralentissement marqué de la croissance. Il est important de noter que l’OPEP+ a retrouvé un certain pouvoir de fixation de prix, dans un contexte où la production américaine continue d’avoir des difficultés à remonter depuis la période du Covid.

Sur le marché du gaz naturel, malgré des disruptions fortes liées à la guerre en Ukraine, les prix continuent de diminuer en Europe et aux Etats-Unis. En effet, en Europe, le prix du gaz est retombé en dessous de son niveau d’avant le début de la guerre en Ukraine alors qu’aux Etats-Unis le prix se trouve à son niveau de 2020. Cette détente des prix s’explique principalement par la remise en service d’autres sources de production d’énergie (nucléaire notamment) ainsi que par la forte hausse des livraisons de gaz en Europe de provenance autre que de Russie. Ainsi, les stocks de gaz naturel en Europe restent à des hauts historiques.

Pour les mois prochains, nous continuons de tabler sur des prix de l’énergie qui devraient rester plutôt stables, permettant ainsi la poursuite de la baisse de l’inflation totale. En effet, la baisse de production de l’OPEP+ intervient dans un contexte où la consommation des économies développées ralentit, ce qui devrait limiter la capacité de hausse des prix du pétrole. Par ailleurs, la normalisation de la production d’électricité en Europe devrait aussi limiter les risques haussiers sur le prix du gaz. Cependant, les risques géopolitiques demeurent élevés, pouvant se solder par de nouvelles tensions sur les prix de l’énergie. Or une grande partie de la baisse de l’inflation visible depuis le début de l’année tient à la baisse des prix de l’énergie. De nouvelles tensions pourraient de nouveau compliquer la tâche des banques centrales.

Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les nouvelles perspectives économiques du FMI ainsi qu'unfocus sur les chiffres du rapport de l'emploi américains.

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Juan Carlos Mendoza Diaz Economiste et Stratégiste Société Générale Private Banking