Weekly Update - Banques centrales: Proche du pic mais le pivot devrait encore attendre
La Fed et la BCE ont à nouveau augmenté leur taux directeurs de 25pb à 5-5,25% et 3,25-3,75% respectivement. Si M. Powell a suggéré que cette augmentation était probablement la dernière du cycle haussier, Mme. Lagarde a au contraire, suggéré que la BCE poursuivra son cycle haussier au cours des prochaines réunions. Dans un environnement où l’activité reste résiliente, où les pressions inflationnistes restent importantes et en l’absence de tensions plus fortes sur le système bancaire, les conditions monétaires devraient rester restrictives en 2023.
FED : pause probable en attendant l’inflation et les tensions bancaires. Comme prévu, la Fed a augmenté de 25pb ses taux directeurs à 5-5,25% lors de sa réunion de mai et a maintenu son rythme de réduction du bilan à 60 milliards de dollars par mois en bons du Trésor. Nous nous attendons également à que cette hausse soit la dernière de ce cycle de resserrement et que la Fed maintienne ses taux directeurs à 5-5,25% pour les prochains trimestres. Dans son communiqué, la Fed a abandonné les références à des hausses de taux supplémentaires, et M. Powell a insisté lors de sa conférence de presse que cet abandon était un changement significatif. De plus, la Fed a estimé que les restrictions des conditions de crédit liées aux tensions bancaires régionales allaient ralentir la demande, justifiant ainsi un arrêt du cycle haussier. Enfin, lors de la conférence de presse, M. Powell a noté que les hausses rapides de taux, combinées à la réduction de bilan et au resserrement des conditions de crédit, placent la politique monétaire dans une position « suffisamment restrictive ».
BCE : une réduction du rythme de hausse mais le pic pas encore atteint et une accélération de la réduction du bilan. La BCE a aussi augmenté son taux directeur de 25pb à 3,25-3,75% lors de sa réunion de mai, diminuant ainsi son rythme de hausse. Cependant, elle a décidé d’accélérer le rythme de réduction de son bilan, en mettant fin aux réinvestissements des titres au nom de l'Asset Purchase Program (APP). Contrairement à la Fed, la BCE a confirmé lors de son communiqué et de la conférence de presse que le cycle de resserrement monétaire allait se poursuivre. En effet, le communiqué précise que le niveau de la politique monétaire n’est pas encore « suffisamment restrictif pour ramener l’inflation à moyen terme à 2% » tandis que Mme. Lagarde a souligné que la réduction du rythme de hausse des taux ne signifie pas une pause dans le cycle de resserrement monétaire. Enfin, contrairement à la réunion de mars, aucune mention n’a été faite sur des possibles tensions bancaires en Europe.
Un pic de resserrement proche mais un pivot qui attendra. Si les banques centrales ont effectivement atteint ou sont en voie d’atteindre leur taux terminal, les marchés monétaires prévoient que ces dernières commenceraient à diminuer les taux d’intérêts dès l’été. Aux Etats-Unis, les marchés s’attendent à un début de baisse de taux dès septembre, avec un taux directeur à 4% d’ici janvier 2024. En Zone euro, les marchés anticipent une hausse supplémentaire de 25pb et un début de baisse de taux en janvier 2024. En l’absence d’une crise plus marquée des banques régionales américaines ou de la survenue d'autres tensions financières, nous estimons que les banques centrales devraient maintenir leurs taux à ces niveaux en 2023. D’une part, l’activité économique reste résiliente des deux côtés de l’Atlantique, avec une consommation toujours robuste aux Etats-Unis, tandis que les enquêtes d’activité en Europe suggèrent un rebond en cours. Par ailleurs, les pressions inflationnistes sous-jacentes restent encore élevées, avec une baisse qui resterait très progressive dans ce contexte d'activité.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les conditions des prêts bancaires dans la Zone euro ainsi qu'un focus sur le marché du travail américain.
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