Weekly Update - Une résilience du marché du travail qui « complique » la tâche des banques centrales
Une résilience du marché du travail qui « complique » la tâche des banques centrales
Une des caractéristiques principales de la reprise post-Covid est la résilience des marchés du travail dans la plupart des économies développées. Si la reprise rapide à la suite des confinements explique en partie cette dynamique, d’autres facteurs structurels jouent aussi un rôle dans la bonne tenue de ce marché. Cette résilience est suivie de près par les autorités monétaires dans la mesure où elle alimente les pressions inflationnistes.
Les marchés du travail des principales économies développées affichent une bonne santé en termes d’emploi et de salaires. En effet, les niveaux d’emploi dans ces économies ont retrouvé, et pour certains comme en France, dépassés leur niveau d’avant crise Covid, et ce particulièrement vite par rapport aux précédents épisodes de récession. Ainsi, le taux de chômage en Zone euro a diminué à 6,6% fin 2022, son plus bas niveau depuis le lancement de la monnaie unique, alors que les Etats-Unis et le Royaume-Uni affichent aussi un taux de chômage au plus bas depuis les années 2000. Parallèlement à l’amélioration notable du niveau d’emploi, les salaires affichent une croissance plus importante que dans les années 2010, avec des gains encore plus importants sur les emplois moins qualifiés.
Cette bonne tenue du marché du travail surprend dans un contexte économique incertain. En effet, malgré le choc de l’invasion de l’Ukraine, le resserrement monétaire très significatif en cours depuis un an et le ralentissement de la demande interne, les intentions d’embauche des entreprises restent élevées. Plusieurs éléments expliquent cette résilience du marché du travail. En premier lieu, si l’emploi a retrouvé son niveau d’avant crise Covid-19, la population active reste en dessous de son niveau d’avant crise, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne ou au Royaume-Uni. Ceci reflète le nombre de décès lié effectivement à la pandémie, le nombre de personnes actives qui ont avancé leur retraite ou encore la baisse de l’immigration. En deuxième lieu, un certain nombre d’entreprises mettent en place des plans de rétention vu les difficultés d’embauche/réembauche suite à la crise Covid. Enfin, la possibilité qu’ont eu plusieurs entreprises à transmettre la hausse des coûts de production aux prix de vente a aussi permis de maintenir un niveau d’emploi soutenu.
Au total, si cette bonne tenue du marché du travail permet de maintenir un niveau d’activité plutôt résilient malgré les chocs, elle alimente aussi les pressions inflationnistes. En effet, la pression haussière sur les salaires devrait maintenir une pression sur les prix, à taux de marge des entreprises constant et en absence de gains de productivité. C’est pour cette raison que les banques centrales et les marchés monétaires restent vigilants sur le développement du marché du travail : plus il montre des signes d’être en surchauffe, plus il est probable que les banques centrales maintiennent des conditions monétaires restrictives.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les chiffres d'inflation en France ainsi qu'un focus sur le "Cadre de Winsdor".
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