
Weekly Update - Les banques centrales montent leurs taux, les taux d'intérêt baissent
Les trois principales banques centrales ont une nouvelle fois remonté leur taux d’intérêt directeurs cette semaine. Si ces hausses étaient largement attendues, les données récentes d’activité et d’inflation n’ont visiblement pas convaincu les marchés financiers de la capacité des banques centrales à maintenir durablement ces politiques. Les marchés accentuent ainsi leurs anticipations de baisses des taux directeurs dans les trimestres à venir, impliquant une nette diminution des taux d’intérêt de plus long terme. Des risques importants pourraient cependant déjouer ces scénarios.
Vers la fin du cycle de resserrement. La Réserve fédérale a augmenté ses taux directeurs de 25 points de base, et pourrait les remonter de 25pts lors de la prochaine réunion. De leur côté, la Banque Centrale Européenne et la Banque d’Angleterre ont augmenté leurs taux de 50 pts et ont d’ores et déjà annoncé leur intention de les remonter encore de 50pts. Les banques centrales poursuivent ainsi leur cycle de resserrement dans un contexte d’inflation qui reste globalement élevée. Les marchés financiers anticipent dorénavant une fin proche des cycles de resserrement, et même le début d’un cycle d’assouplissement plutôt rapide.
Ralentissement en cours et baisse anticipée de l’inflation. Les marchés financiers observent en effet que l’activité poursuit son ralentissement en ce début d’année, avec une contraction visible dans certains pays (Royaume-Uni) ou dans certains secteurs (secteurs marchands et marchés immobiliers). La demande reste fragilisée par l’inflation passée et le resserrement monétaire déjà engagé. En parallèle, la baisse des prix de l’énergie devrait permettre une diminution rapide de l’inflation de part et d’autre de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, l’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie et de l’alimentation) a même commencé à diminuer, tandis qu’elle continue de progresser sur le continent européen. Ce contexte a amené les marchés à renforcer leurs anticipations de baisse des taux des banques centrales dans les trimestres à venir. Ils anticipent notamment que la Fed baisserait ses taux de 75 pts avant la fin de l’année, tandis que la BoE et la BCE suivraient peu de temps après.
Vigilance maintenue. Il semble cependant un peu prématuré d’anticiper un tel assouplissement. Tout d’abord, l’activité économique pourrait s’avérer plus résiliente que ce que semble anticiper les marchés. La bonne tenue des marchés du travail, la modération des tensions sur l’énergie en Europe et la réouverture de la Chine seront autant de facteurs de soutien aux économies. Par ailleurs, si l’inflation totale devait effectivement diminuer, les tensions sur les prix pourraient continuer de se propager, notamment par la transmission aux salaires, maintenant des pressions inflationnistes sous-jacentes importantes. Les banques centrales maintiendront une tonalité restrictive tant qu’elles ne seront pas rassurées sur la capacité de l’inflation sous-jacente à se rapprocher de leur cible. Et la baisse des taux longs observée ces derniers jours, qui accentue une tendance déjà à l’œuvre depuis plusieurs semaines, ne fera qu’encourager les banques centrales à rester vigilantes. Cette baisse, couplée à une baisse des primes de risque, amoindrit en effet la transmission de la politique monétaire, faisant courir le risque que le resserrement passé soit moins efficace pour faire baisser l’inflation.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer le resserement des normes de crédit en Zone euro ainsi qu'un focus sur les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis.
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