Weekly Update - Une activité qui résiste, une inflation qui continue de se diffuser et une tonalité des banques centrales qui reste restrictive
Les données d’activité du troisième trimestre montrent une économie résiliente dans la Zone euro (cf. graphique 1) malgré les divers vents contraires. En effet, le PIB de la zone monétaire a progressé de 0,2% T/T (2,1% sur un an) avec notamment une croissance positive attendue en Allemagne (+0,3% T/T) et en Italie (+0,5% T/T) alors que le consensus s’attendait déjà à une contraction de l’activité. Aux Etats-Unis, le PIB a progressé aussi de 0,6% T/T%. De part et d’autre de l’Atlantique, les performances meilleures qu’attendues reflètent une consommation des ménages toujours en expansion, soutenue par la dépense des excédents d’épargne et un investissement des entreprises résilient. A ce stade, la hausse des taux d’intérêt et la dégradation du pouvoir d’achat provoquée par l’inflation ont affecté principalement la composante investissement immobilier de la demande, en nette contraction aux Etats-Unis. Si l’activité résiste pour le moment dans les économies développées, le resserrement marqué des conditions financières et les divers risques énergétiques/géopolitiques pénaliseraient les économies de manière plus marquée dans les mois à venir.
Les données d’inflation continuent de montrer des dynamiques de prix toujours fortes (cf. graphique 2). En effet, l’inflation dans la Zone euro a accéléré à 10,7% en octobre avec toujours une forte contribution des composantes alimentaires et énergétiques mais aussi une composante sous-jacente qui continue de progresser, atteignant 5%. Parmi les grandes économies de la zone, l’Italie et l’Allemagne affichent désormais une inflation totale à deux chiffres alors que la France affiche un des taux les plus bas de la région grâce aux diverses mesures gouvernementales (bouclier tarifaire notamment). Aux Etats-Unis, les données avancées suggèrent également une inflation qui resterait élevée.
Dans ce contexte, les banques centrales ont poursuivi leur politique de resserrement tout en signalant la poursuite des hausses de taux pour les prochaines réunions. La BCE a augmenté ses taux directeurs de 75pb pour la seconde fois de suite, situant ainsi le taux de dépôt à 1,5%. Elle a par ailleurs changé les règles des TLTRO afin d’inciter à un remboursement anticipé de ces facilités et ainsi réduire les liquidités dans le système. Lors de sa conférence de presse, Mme Lagarde a soutenu qu’elle s’attendait à ce que les taux continuent d’augmenter et a évoqué un début de réflexion sur la réduction du portefeuille de titres souverains de la BCE. La Réserve Fédérale a également augmenté ses taux de 75pb début novembre, situant la fourchette haute de ses taux à 4%, tout en maintenant le rythme de la réduction de son bilan à 60 milliards de dollars par mois pour les obligations d’États. Lors de sa conférence de presse, M. Powell a indiqué que s’il est probable que le rythme de hausse de taux diminue lors des prochaines réunions, le taux terminal serait plus élevé que celui estimé en Septembre et qu’il est encore trop tôt pour parler d’une pause ou d’un pivot.
Compte tenu des risques sur la croissance et des politiques monétaires qui resteront restrictives, nous maintenons une allocation défensive.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer l'éléction présidentielle brésilienne ainsi que les statistiques de l'emploi aux Etats-Unis.
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