Podcasts "1 femme, 1 passion" - Episode #3: Aude Go, co-Fondatrice de InnovaFeed
Valérie Bokobza : Bonjour à tous. Je suis Valérie Bokobza, Directrice du Développement de Société Générale Private Banking et je suis ravie de vous présenter un nouvel épisode de « 1 femme, 1 passion ». L'objectif est de partager avec vous un parcours de femme entrepreneure, autrement dit, donner la parole à une femme inspirante. Aujourd'hui je reçois Aude Guo. Bonjour Aude.
Aude Guo : Bonjour Valérie.
Valérie Bokobza : Vous êtes co-fondatrice de InnovaFeed, spécialisée dans les protéines d'insectes, qui vient de faire son entrée dans le classement des 120 start-ups françaises les plus prometteuses(1). Vous avez aussi été nommée, à 34 ans, au Board Impact du FT120 (French Tech Next 120)(2), qui a pour mission de faire progresser les sujets de diversité et de parité dans le secteur de la technologie. Aude, quels ont été les accélérateurs dans votre carrière et comment fait-on pour passer du conseil chez McKinsey à l'élevage d'insectes et à la protection de la planète ?
Aude Guo : J'ai énormément appris chez McKinsey, où j'ai eu l'occasion de côtoyer différents secteurs, différents business models, des problématiques aussi très diverses, qui ont constitué, je pense, une bonne base pour un projet entrepreneurial. Et j'ai eu envie de ce projet plus concret et puis de mettre mon énergie au service de quelque chose qui avait du sens. J’ai rencontré trois de mes associés qui partageaient la même envie, et très vite, on s'est intéressés à la question de la durabilité du système alimentaire, et plus largement, au changement climatique. Durabilité qui est importante puisque notre système alimentaire est responsable de plus 30% des émissions carbone actuellement. On s'est posé la question, finalement, de comment est-ce qu'on arrive à nourrir toujours plus de monde, avec des nutriments de meilleure qualité, tout en réduisant notre empreinte et en préservant la planète. Et c'est là qu'on a eu l'idée de d'élever des insectes, puisque les insectes représentent une source de nutriments extrêmement riches, et qui naturellement, consomme peu de ressources ; et donc, utiliser cette nouvelle source de nutriments nous permettrait de réduire l'impact, notre impact et l'impact de notre système alimentaire sur la planète.
Valérie Bokobza : Vous faites partie des sept femmes entrepreneurs du FT120 et le sujet de la parité vous tient à cœur. Comment œuvrez-vous au quotidien pour faire avancer cette cause ?
Aude Guo : Il faut savoir que la French Tech regroupe des entreprises technologiques qui seront porteuses de projets demain, mais les femmes sont encore peu présentes. On ne retrouve que 20 à 25% de femmes sur les métiers de la tech aujourd'hui, donc c'est très peu. Il y a des sujets structurels, bien sûr, parce que, ce sont les mêmes taux qu'on retrouve dans nos écoles, dans les filières de formation. Mais il y a également des questions autour des codes, des dynamiques qui restent très masculines et des biais plus ou moins conscients qui structurent les environnements de travail de la tech, et qui ne donnent pas forcément envie aux femmes de d'en faire partie. Donc le rôle du Board Impact, mon rôle dans ce Board, c'est de proposer des actions concrètes qui aident l'écosystème à mieux agir et mieux porter, finalement, ces enjeux, et très, concrètement il s'agit pour nous de réfléchir à comment rendre nos environnements de travail plus inclusifs, et comment donner aux femmes du sens, et comment faire en sorte qu'elles se sentent à l'aise et valorisées dans nos entreprises.
Valérie Bokobza : Peut-être que vous pourriez nous donner des exemples de femmes qui vous ont inspirée et quelques conseils que vous auriez aimé que l'on vous donne plus tôt dans votre carrière ?
Aude Guo : Des femmes qui m'inspirent, c’est avant tout ma mère qui a été une figure centrale dans ma vie, avec qui après avoir grandi en Chine - j'ai grandi à Pékin - j'ai découvert, le Canada puis la France, des mondes assez différents. Et ma mère m'a appris non seulement à comprendre des nouvelles langues mais aussi à décoder de nouvelles cultures, je pense, de manière plus générale. Du coup, je suis très inspirée par les femmes qui ont réussi à cultiver une passion personnelle dans laquelle elles ont su puiser, préserver une énergie, une force vitale suffisante. Et donc j'aime beaucoup les figures d’exploratrices, un peu des aventurières, beaucoup d'écrivains aussi, qui ont su garder le sens de l'émerveillement. Je pense à Mary Oliver qui est une poétesse américaine, qui arrive à transmettre cet émerveillement. Et je dirais, plus généralement, en fait, les femmes que je côtoie au quotidien, qui ont réussi à faire des choix parfois un peu atypiques, mais pour préserver leur force vitale, l'énergie qu'elles ressentaient pour un projet. Donc c'est un peu le conseil que j'aurais aussi pour les jeunes femmes qui démarrent : c'est aussi en préservant notre énergie qu'on arrive à en donner à nos projets, à créer de l'impact pour soi et pour les autres.
Valérie Bokobza : Merci beaucoup pour ces échanges, cette sincérité. Merci à bientôt sur les ondes de Société Générale Private Banking.
(1) La French Tech a pour vocation d’être le mouvement français des start-ups. Cet écosystème réunit des startups, des investisseurs, des décideurs et des « community builders ». Il se donne pour mission de faire de la France un des pays les plus attractifs au monde pour les start-ups qui veulent se lancer, partir à la conquête des marchés internationaux et bâtir un avenir qui ait du sens.
Le classement FT120 (French Tech Next 120) de la French Tech est une promotion annuelle de 120 start-ups et scale-ups françaises sélectionnées pour être accompagnées dans leur développement.
(Source : https://lafrenchtech.com/fr/)
(2) Le Board Impact est une instance de la French Tech qui a pour mission d’établir les bonnes pratiques autour de la diversité et de la mixité. Il est composé de 6 membres de start-ups et 3 acteurs du monde de la Tech. (Sources : la French Tech)
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