Finances personnelles et football : s’inspirer du ballon rond pour éviter de se tirer une balle dans le pied
Peu importe notre attrait pour le football, en novembre, il sera difficile d’échapper aux nouvelles liées à la Coupe du monde. Outre les vertus sportives de cette discipline, celle-ci nous offre une clé de lecture intéressante pour la gestion de nos finances personnelles, notamment au moment des tirs aux buts clôturant certaines rencontres.
Gardien de but, gardien des finances personnelles : des similitudes
Les tirs aux buts au football suscitent un fort intérêt des chercheurs en psychologie financière par leurs similitudes avec les prises de décision en matière de finance. En effet, dans les deux cas, quel que soit le travail de préparation (pour les uns, visionnage des matches précédents de l’équipe adverse pour connaître les habitudes des tireurs ; pour les autres, lecture assidue des études financières diverses et variées), il convient de prendre une décision dans un contexte d’incertitudes. Ainsi, lors d’un tir au but, la conjonction de la faible distance (11 mètres seulement du gardien) et de la vitesse du ballon (plus de 100 kilomètres par heure) rend nécessaire une prise de décision instantanée par le gardien (distance du ballon parcourue en 0.2 à 0.3 seconde selon les études), sans « pollution » par une éventuelle trajectoire du ballon, pour tenter d’empêcher un but adverse. Le gardien de but doit donc décider de plonger (ou non)… comme l’investisseur(1) potentiel celle de réaliser une transaction (ou non).
L’étude académique la plus complète sur le sujet(2) nous apprend ainsi que dans 94% des cas le gardien de but plonge soit à droite soit à gauche. Pour autant, la même étude mentionne que 28% des tirs sont dirigés vers le centre alors que le gardien n’y resterait donc que dans seulement 6% des cas ! Pourquoi le gardien plonge-t-il quasi-systématiquement et pourquoi le tireur ne vise-t-il pas davantage encore le centre ? La réponse à ces deux questions tient dans ce que l’on appelle le biais d’action qui se définit comme la conviction selon laquelle il serait toujours préférable d'agir que de ne pas agir. Ce biais incite donc le gardien et l’attaquant à ne pas rester vers le centre du filet : un gardien qui ne plonge pas sur le côté « ne se donne pas de mal », un attaquant qui vise le milieu du but « ne met pas toutes les chances de son côté ».
En cédant à la pression de la « norme » (les attentes du public et de ses co-équipiers) de ne pas rester immobile, le gardien plonge et s’inscrit pleinement dans le biais d’action. On retrouve cette tendance néfaste lorsque l’investisseur préfère céder ses titres dans un marché chahuté plutôt que de faire le dos rond ou qu’il participe à une bulle de valorisation faute de rester insensible à une forme de mode. En matière de finances personnelles, le biais d’action pousse les investisseurs à agir sans patience et à réaliser de trop nombreuses transactions dont les frais peuvent substantiellement grever la performance !
L’impact des émotions : non-négligeable, sur le terrain de sport comme sur celui des finances personnelles
La littérature sur les tirs aux buts est assez dense et s’est également intéressée aux émotions à travers la pression ressentie(3). En la matière, la place du gardien est plus enviable dans la mesure où l’on ne s’attend pas à ce qu’il arrête le tir (80% des tirs aux buts atteint les filets). Bien que la séquence des cinq tirs (selon l’équipe qui débute) puisse conditionner la pression du tireur (dont le tir permettra soit de marquer pour éviter la défaite soit pour permettre la victoire), celle-ci n’est absolument pas déterminante pour le résultat final. En revanche la baisse du taux de succès des tireurs entre le premier (80%) et le cinquième tir (70%) témoigne de la réalité et de l’accroissement de cette pression au fil des tirs. Au-delà de taux de succès légèrement moins élevés lors de tirs aux buts pour départager les équipes que pour un simple penalty, les études mentionnent que seulement 80% des penaltys seraient inscrits dans les matches - avec des taux plus faibles pour les « superstars » sujets à davantage de pression - contre 90% pendant les entraînements. L’analogie avec la gestion de ses finances personnelles est assez directe : il est plus facile de gérer un portefeuille fictif que de s’atteler à la gestion véritable de ses finances dans laquelle les paris entraînent des conséquences réelles. La prise de décision sur le terrain sportif ou des finances personnelles est empreinte d’émotions dont il faut arriver à s’affranchir pour performer !
Selon la recherche(4), la performance des indices nationaux serait corrélée avec celle de l’équipe du pays : sans doute une raison supplémentaire d’être attentif lors des séances de tirs aux buts !
(1) Investisseur désigne ici le client particulier.
(2) Action bias among elite soccer goalkeepers: The case of penalty kicks, 2005 - https://mpra.ub.uni-muenchen.de/4477/1/MPRA_paper_4477.pdf
(3) Decision Under Psychological Pressure: The Shooter's Anxiety at the Penalty Kick, 2018
(4) Par exemple Economic impact of national sporting success: evidence from the London stock exchange, 2003 ou Sports Sentiment and Stock Returns, 2007
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