Weekly Update - Le pic du resserrement est vraisemblablement atteint par la Fed et la BCE
La Fed et la BCE ont augmenté leur taux d’intérêt directeurs de 25 pb lors de leur dernière réunion avant la pause estivale. Ces hausses devraient être les dernières de ce cycle de resserrement - le plus rapide depuis les années 1980. Les autorités conserveraient dorénavant ces niveaux de taux stables pour les prochains mois. Si le resserrement monétaire s’accompagne d’une baisse marquée de l’inflation de part et d’autre de l’atlantique, les Etats-Unis bénéficient d’une activité toujours robuste jusqu’au chiffre publié pour le T2, tandis qu’en Zone euro, le resserrement pèse.
Réserve Fédérale : une dernière hausse de 25pb avant une pause probable. La banque centrale américaine a relevé la fourchette de politique monétaire de 25pb à 5,25%-5,50%, son plus haut niveau depuis de 2002, et elle a maintenu son rythme de réduction de bilan à 60 mds USD par mois. Lors de sa conférence de presse, M. Powell a insisté sur le fait que les chiffres d’inflation et d’emploi qui seront publiés d’ici le 20 septembre détermineront la politique monétaire à venir. Il a ajouté que les conditions financières étaient aujourd’hui restrictives et que « la politique monétaire fonctionne comme prévu ». Cette décision arrive dans un contexte de désinflation déjà engagé, avec une inflation sous-jacente qui montre des signes nets de détente et une activité résiliente. En effet, le PIB a affiché une croissance de 2,4% T/T sur un rythme annualisé au T2-23, avec une consommation des ménages toujours forte et un investissement des entreprises qui réaccélère. L’économie américaine a clairement rattrapé sa tendance pré crise Covid. Au total, compte tenu de la détente progressive de l’inflation sous-jacente et de la résilience de l’activité et du marché du travail, nous estimons que la Fed maintiendra son taux directeur à 5,5% au cours des prochaines réunions.
BCE : pause suggérée, inflation qui baisse mais activité qui stagne. La Banque Centrale Européenne a aussi relevé l’ensemble de ses taux directeurs de 25pb, situant le taux de dépôt à 3,75% et son taux principal de refinancement à 4,25%. Par ailleurs, la BCE a maintenu son rythme de réduction de bilan à 15 mds EUR par mois. Lors de la conférence de presse, Mme Lagarde a aussi souligné que la BCE restera attentive aux évolutions des prix sous-jacents et aux nouvelles projections de ses équipes pour sa décision de relever ou maintenir son taux directeur lors de la réunion du 14 septembre. Par ailleurs, la tonalité de la conférence de presse a été plutôt neutre, Mme Lagarde admettant la possibilité d’une «hausse ou d’une pause, mais certainement pas d’une baisse» à la rentrée. Cette décision largement attendue intervient dans un contexte où l’inflation totale diminue rapidement (5% en France et 6,2%% en Allemagne) mais où l’inflation sous-jacente prend plus de temps à se détendre. Par ailleurs, si comme aux Etats-Unis la dynamique du marché de l’emploi reste favorable, l’activité économique reste stagnante pour les grandes économies de la zone monétaire. En effet, les PIB français, allemands et espagnols ont enregistré une croissance de 0,5%, 0% et 0,4% au T2-23, situant l’activité juste à peine au dessus du niveau avant crise Covid-19. Les économies européennes se différencient ainsi de l’économie américaine avec une reprise de la demande interne beaucoup plus modérée, le resserrement monétaire ayant pour le moment un poids plus important sur l’activité en Europe. Au total, compte tenu d’une désinflation qui devrait s’accélérer et de la faiblesse de l’activité économique, nous estimons que la BCE maintiendra son taux directeur à 3,75% au cours des prochaines réunions.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les enquêtes de crédit de la BCE ainsi qu'un focus sur la décision de politique monétaire de la Banque du Japon.
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