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Réclamations

Weekly Update - Vers une reprise des hostilités commerciales ?

Le discours de Donald Trump vis-à-vis de la Chine s’est durci ces dernières semaines, alors que les Etats-Unis sont devenus l’épicentre de la pandémie, avec 1,3 million de cas confirmés, donnant lieu à 70 000 décès, de loin le plus lourd bilan pour un pays depuis le début de la crise.
Le nombre total de cas actifs (après comptabilisation des décès et des guérisons) continue d’augmenter, atteignant 1,0 million le 7 mai. En réponse, le Président a déclaré récemment que des droits de douane constitueraient la « punition ultime » pour tout écart de conduite chinois et a demandé à la Chine de respecter les conditions de l’accord commercial. « Maintenant, ils doivent acheter […] et s’ils ne le font pas […], nous mettrons fin à l’accord ».
L’accord commercial de « phase 1 » conclu à la mi-janvier comprenait un certain nombre d’engagements de la Chine d’augmenter les importations en provenance des Etats-Unis (d’au moins 200 Md$ sur les deux prochaines années, en comparaison d’un volume global des importations de 186 Md$ en 2017, avant le début de la guerre commerciale). En contrepartie, les Etats-Unis ont suspendu les droits de douane sur 160 Md$ de marchandises et ont réduit les droits de douane sur une tranche supplémentaire de 120 Md$ de 15% à 7,5%, maintenant en place les droits de douane de 25% sur les 250 Md$ restants. Comme indiqué dans le graphique de gauche, les importations chinoises du T1 en
provenance des Etats-Unis demeurent assez loin de l’objectif 2020 jusqu’à présent, ce qui n’est guère surprenant compte tenu de l’effondrement du commerce mondial provoqué par les mesures de confinement mises en place pour lutter contre le coronavirus.
Le 7 mai, le Secrétaire au Trésor américain et le Représentant au commerce ont organisé une conférence téléphonique avec le vice-Premier ministre chinois pour évoquer les progrès réalisés jusqu’à présent. Fait rassurant, leur déclaration commune spécifiait qu’ils entendaient respecter leurs obligations dans le cadre de l’accord. Cependant, les relations bilatérales pourraient rester tendues. Le Président Trump semble vouloir trouver un bouc émissaire pour détourner les critiques formulées à l’encontre de sa gestion de la pandémie. Une position ferme vis-à-vis de la Chine est l’un des rares points d’accord entre les Républicains et les Démocrates à l’heure actuelle. Et le candidat probable des démocrates à la présidentielle Joe Biden a critiqué la faiblesse de Donald Trump vis-à-vis de la Chine, à l’approche des élections présidentielles de novembre.
L’escalade des tensions relancera-t-elle la guerre commerciale ? Pour répondre à cette question, il nous faut considérer la position de chaque partie. Pour le Président Xi, l’objectif principal est vraisemblablement de faire en sorte que la Chine poursuive son ascension rapide vers le leadership mondial. Pour ce faire, il a besoin d’un large soutien de la population, et pour cela, il a besoin de continuer à offrir de nouveaux emplois pour encourager la migration des campagnes vers les villes. La Chine devrait ainsi chercher à éviter des initiatives susceptibles de mettre en péril sa vigueur économique. Par ailleurs, Pékin pourrait chercher à maintenir le renminbi à un niveau stable mais compétitif, proche
de son niveau actuel de 7,08 pour 1 $.
Pour le Président Trump, l’objectif principal sera sa réélection dans six mois. Il considère depuis longtemps ses chances à l’aune de la vigueur économique et du niveau des bourses. Il est peu vraisemblable que nous sortions à temps de la profonde récession dans laquelle nous sommes plongés aujourd’hui pour voir ses chances s’améliorer, mais il peut chercher à en réduire la durée, qui serait certainement prolongée par une véritable guerre commerciale. Au vu de ces éléments, nous estimons que son discours pourrait rester offensif, mais qu’il aurait peu à gagner à relancer la guerre commerciale.


Conclusion. Les tensions commerciales devraient demeurer élevées, mais ne devraient pas aboutir à la mise en place de nouveaux droits de douane ou de nouvelles sanctions avant les élections présidentielles. Cependant, l’économie mondiale reste enlisée dans une profonde récession qui continuera de peser sur les bénéfices des entreprises et leur qualité de crédit tout au long de cette année. Les niveaux de volatilité devraient rester supérieurs aux moyennes observées ces dernières années.

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Responsable de la Stratégie d’Investissement Société Générale Private Banking