Weekly Update - Covid 19 - La prochaine étape
Au niveau mondial, la pandémie comptabilise aujourd’hui plus de 34 millions de cas confirmés et plus de 1 million de décès. La première vague des infections s’est installée en mars, suivie d’un plateau autour de 80 000 nouveaux cas par jour avant que la deuxième vague ne déferle dans un grand nombre de pays émergents, nous amenant au niveau actuel d’environ 285 000 nouveaux cas par jour. Dans certains pays d’Europe, notamment l’Espagne et la France, le nombre de cas quotidiens est désormais sensiblement supérieur aux niveaux atteints au printemps. Il est ainsi à craindre que les économies puissent être de nouveau placées en confinement pour enrayer la propagation du virus. En effet, ces derniers jours, l’Espagne a imposé des restrictions strictes dans la région de Madrid, tandis que la France a demandé à des grandes villes comme Marseille de fermer de nombreux établissements ouverts au public. Nous ne pensons pas toutefois que des mesures de confinement strictes seront réimposées à l’échelle nationale. Les politiques se montrent peu enclins à provoquer une nouvelle récession profonde, compte tenu notamment des montants significatifs des mesures de relance fiscale (comme le plan de 100 Md€ de la France) attendues. Plus l’économie ralentit, plus il sera difficile de financer les plans de relance.
Par ailleurs, le nombre d’hospitalisations et de décès n’a pas connu la même évolution qu’au printemps dernier. A 3 et 6 pour 100 000 habitants, respectivement, le nombre des patients atteints de la COVID-19 hospitalisés en Espagne et en France reste sensiblement inférieur aux pics du printemps (49 et 33). Et au niveau mondial, le nombre des décès a atteint un plus-haut d’environ 7 000 par jour à la mi-avril avant de reculer pour s’établir à 5 300 aujourd’hui.
Il y a plusieurs explications possibles à ce décalage entre les infections et les décès. De toute évidence, le nombre de tests réalisés par semaine a grimpé en flèche depuis avril (de 193 000 à 694 000 en Espagne et de 137 000 à 1 052 000 en France), ce qui a bien évidemment un impact sur le nombre des résultats positifs. Ensuite, les protocoles thérapeutiques dans les hôpitaux n’ont cessé d’être améliorés à mesure que les connaissances médicales sur le virus évoluent. De plus, en été et au début de l’automne dans l’hémisphère nord, les maladies respiratoires comme la grippe et la pneumonie, susceptibles d’aggraver les symptômes de la COVID-19, circulent moins. Il sera donc important de suivre l’évolution des hospitalisations une fois la saison grippale hivernale amorcée.
Alors que les taux d’infection et les hospitalisations ont fluctué et que les restrictions ont été renforcées, l’activité économique a commencé à marquer le pas. Aux Etats-Unis, les indices de confiance des chefs d’entreprise et des ménages demeurent robustes, mais la baisse rapide des inscriptions hebdomadaires au chômage par rapport au T2 a ralenti significativement en septembre. Dans la zone euro, il y a un contraste saisissant entre l’indice de confiance dans le secteur manufacturier et celui des services. L’indice des directeurs d’achats (Purchasing Manager Index, PMI) de septembre indique que la confiance dans le secteur manufacturier s’élève à 53,7 (bien au-dessus du niveau de 50 points qui marque la frontière entre expansion et contraction), tandis que l’indice des services s’est effondré à 47,6. Les indicateurs mitigés laissent entendre que la reprise sera dorénavant plus lente.
Conclusion. Au vu des facteurs précédents (augmentation du nombre des infections, durcissement des restrictions, fragilité des indicateurs économiques), nous estimons que les politiques fiscales et monétaires resteront particulièrement accommodantes. Même s’il est probable que le Congrès américain ne parvienne pas à s’entendre sur un nouveau projet de loi de lutte contre le coronavirus avant l’élection du mois prochain, nous restons convaincus que des mesures de relance seront mises en place avant début 2021. De la même manière, nous estimons que les 27 gouvernements de l’UE devraient ratifier le fonds de relance de 750 Md€ en temps utile. Et la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne se tiennent prêtes à assouplir encore leur politique le cas échéant, plus probablement au travers d’achats d’actifs. Dans l’ensemble, le contexte devrait rester favorable aux actifs risqués.