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Weekly Update - Toujours plus – des mesures d’aide aux plans de relance

Les infections au COVID-19 continuent de se propager rapidement dans de nombreuses régions, notamment en Amérique latine, en Asie du Sud et dans le sud et l’ouest des Etats-Unis. En parallèle, les économies rouvrent progressivement leurs usines, leurs bureaux et leurs magasins, et il est peu vraisemblable qu’elles fassent marche arrière. Les dommages économiques sont déjà considérables, et peu de pays pourraient se permettre un nouveau confinement complet. Dans ce contexte, nous anticipons un changement de cap des politiques gouvernementales, les
gouvernements abandonnant les mesures de soutien au revenu et au crédit pour se tourner vers des plans de relance. Quelles sont les implications pour les marchés ?

Au Royaume-Uni, le Chancelier de l’Echiquier Rishi Sunak a dévoilé un plan de relance de 30 Md£ cette semaine, qui porte le montant total des mesures gouvernementales à 189 Md£ depuis le début de la crise, soit environ 9% du PIB. Le plan comprend un versement de 1 000 £ aux entreprises qui réembauchent les salariés précédemment mis au chômage partiel, une baisse de la TVA appliquée dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie de 20% à 5% pour les six prochains mois, un relèvement du seuil pour les paiements des droits de timbre sur les achats immobiliers de 125 000 £ à 500 000 £ et un programme de « démarrage » pour payer le salaire minimum à 300 000 jeunes âgés de 16 à 24 ans pendant six mois à compter du mois d’août, créant ainsi une réserve de main d’oeuvre gratuite pour les entreprises.

Aux Etats-Unis, les allocations chômage en hausse (600 $ par semaine en plus des prestations versées par les états de 395 $ en moyenne) proposées dans le cadre de la loi « Coronavirus Aid, Relief and Economy Security » doivent expirer fin juillet. De nombreux Républicains affirment qu’elles n’encouragent pas à trouver un emploi (d’après une étude menée par l’Université de Chicago, 68% des chômeurs perçoivent
des allocations chômage supérieures à leurs précédents salaires) et leur prolongation est peu vraisemblable. Les ménages américains sont ainsi confrontés à deux difficultés majeures – 1) les 18,1 millions de personnes inscrites à l’assurance chômage verront leurs prestations hebdomadaires baisser de 60% à la fin du mois, et 2) avec une assurance chômage d’une durée normale de six mois, les travailleurs qui ont perdu leur emploi en mars perdront leurs droits restants en septembre (ce qui pourrait donner lieu à d’importants problèmes de solvabilité pour les ménages).

Cependant, les autorités sont conscientes des risques et le chef de la majorité au Sénat souhaite que le Congrès achève l’élaboration d’un plan de 1 000 Md$ (équivalent à 4,8% du PIB en plus des programmes existants correspondant à 13,4% du PIB) avant la pause estivale qui commence début août. Ce nouveau plan pourrait inclure un nouveau chèque pour les ménages à faible revenu, une baisse des cotisations sociales, des aides fiscales pour encourager les investissements des entreprises et une prime de retour au travail, des mesures vraisemblablement calquées sur le plan de Rishi Sunak. Ces mesures, dans leur ensemble, devraient contribuer au remplacement des mesures d’aide par des mesures de relance, à 16 semaines seulement des élections présidentielles.

La Commission européenne envisage les choses sous le même angle. Sur la base d’une proposition initiale d’Angela Merkel et Emmanuel Macron, la Commission a soumis un fonds de relance de 750 Md€ qui sera examiné lors du Conseil européen des chefs d’Etat la semaine prochaine. Des désaccords persistent sur la façon dont le fonds doit être structuré (certains membres souhaitent des subventions sans
condition, tandis que d’autres mettent l’accent sur des prêts à rembourser), mais grâce à l’appui de la France et de l’Allemagne, un compromis sera vraisemblablement trouvé, si ce n’est la semaine prochaine alors avant la fin du mois. Au-delà de ses effets sur l’économie, le fonds représenterait une avancée majeure dans l’intégration de l’Union européenne, renforçant l’attrait de la région pour les investisseurs
internationaux.

Conclusion. Une nouvelle vague de confinements complets semble hors de question pour l’heure. Mais dans la mesure où le virus continue de se propager et où une deuxième vague ultérieurement cette année constitue encore un risque majeur, les gouvernements pourraient maintenir certaines restrictions en place. Plusieurs trimestres seront nécessaires à une reprise complète après la récession liée au COVID-19. Dans ce contexte, de nouveaux plans de relance sur le modèle de ceux présentés ci-dessus pourraient s’avérer nécessaires. Même si cela devrait entretenir un fort appétit pour le risque, le contexte macro-économique reste difficile, limitant ainsi le potentiel de hausse pour les marchés actions.

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Responsable de la Stratégie d’Investissement Société Générale Private Banking