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Weekly Update - Etats-Unis : Une radiographie du déficit budgétaire

Le déficit fédéral américain a surpris nettement à la hausse en 2023, s’élevant à plus de 6% du PIB. Selon plusieurs projections, il resterait à un niveau élevé en 2024. Cette trajectoire a inquiété les marchés quant à la soutenabilité de la dette publique américaine et a participé à la forte hausse des taux de long terme observée durant l’automne. Une analyse détaillée montre que l’élargissement du déficit s’explique principalement par la baisse des revenus de l’Etat fédéral ainsi que par la hausse de la charge de la dette. Malgré le déficit élevé, le ratio de dette publique reste cependant stable, grâce à une croissance nominale forte. En cas de conjoncture économique moins favorable, le gouvernent aura facilement des leviers pour ajuster la trajectoire, à condition de disposer d’un équilibre politique suffisant.

La baisse des revenus explique l’essentiel du déficit. Les Etats-Unis ont connu une croissance particulièrement élevée cette année, avec un PIB nominal – c’est-à-dire intégrant l’inflation – estimé à 6,6%. La logique voudrait que plus de croissance génère plus de rentrées fiscales et pour autant, les revenus de l’Etat fédéral se sont contractés nettement (environ -8% au mois d’octobre en rythme annualisé), expliquant une grande partie du creusement du déficit. Cette contraction provient en premier lieu de la baisse des recettes liées à l’impôt sur le revenu des ménages, elle-même due à trois facteurs : la baisse des recettes liées à la taxe sur les plus-values financières et immobilières (mauvaises performances des marchés en 2022), une période de grâce liée aux aléas climatiques et la poursuite de la baisse des taux d’imposition décidée en 2017 (mesure censée rester en place jusqu’en 2025). En deuxième lieu, la baisse des recettes s’explique par des moindres transferts de profits de la Réserve fédérale au Trésor. Enfin, les revenus liés à l’impôt sur les sociétés sont restés stables par rapport au PIB dans un contexte de réductions fiscales sur les investissements liées au plan de réduction de l’inflation (IRA). Au total, une partie de ces éléments est temporaire, ce qui devrait permettre une légère augmentation des recettes publiques en 2024 et donc une légère amélioration du déficit.

Une hausse des dépenses liée à la charge de la dette. Contrairement aux revenus, les dépenses publiques ont limité l’augmentation du déficit. Le ratio de dépenses publiques sur PIB continue en effet de baisser, de 30% en 2021 à 23% en 2023. Le remboursement anticipé des prêts étudiants (680 mds USD) explique une part importante de la baisse de cette année. Les autres grandes composantes de dépenses publiques (hors charge de la dette) ont évolué en ligne avec l’inflation. Ainsi, la seule dépense qui a augmenté significativement en 2023 est la charge nette de la dette (de 1,5% du PIB à 2,5% du PIB en 2023). La hausse des taux explique évidemment cette augmentation. Elle a en outre été exacerbée par un changement de composition du financement de la dette fédérale, avec une part de plus en plus importante de financement par de la dette de court terme dont les taux d’intérêt ont le plus augmenté (la dette de court terme représente dorénavant 20% du financement).

Un ratio d’endettement public qui reste contenu pour le moment. Malgré des déficits élevés depuis 2020, la dette publique est restée globalement stable, à 95% du PIB sur la période. Cette stabilité reflète essentiellement une croissance nominale du PIB qui reste bien supérieure à la charge de la dette. Tant que la croissance nominale restera élevée et supérieure à la charge de la dette, l’ampleur des déficits primaires ne devrait pas remettre pas en cause la soutenabilité de la dette publique américaine. En cas de net ralentissement de la croissance nominale couplée à des taux d’intérêt qui resteraient élevés, la trajectoire de la dette publique pourrait poser problème. Dans ce cas, les autorités pourraient logiquement revenir sur les baisses d’impôts récentes, et corriger sans trop de difficultés les déficits publics. Avec la question cruciale de la capacité à trouver un équilibre politique permettant de mettre en place de telles mesures.

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