Weekly Update - Covid-19 – réduire les risques
Alors que la pandémie du coronavirus s’est accélérée à travers le monde, les marchés financiers ont subi d’intenses pressions vendeuses, avec les actions mondiales qui sont entrées dans un marché baissier et une montée en flèche des écarts de rendement pour les obligations privées à haut rendement (High Yield, HY) en Europe de 360 points de base (pb) au-dessus de leurs plus-bas de janvier. Des déclarations officielles, comme la conférence de presse du Président Trump mercredi et la réunion de la BCE hier, ne sont pas parvenues à stabiliser les marchés. De fait, la baisse a pris de l’ampleur hier après-midi. Quelles sont les perspectives pour l’économie mondiale et les marchés ? Comme indiqué dans le graphique de gauche ci-après, le nombre quotidien de nouveaux cas confirmés de Covid-19 continue d’augmenter sensiblement dans le monde entier. Par ailleurs, environ 40% de l’ensemble des cas en dehors de la Chine sont apparus dans seulement trois pays (Italie, Iran et Corée du Sud), laissant redouter aux investisseurs que de nombreuses autres nations puissent connaître le même phénomène dans les prochaines semaines. Jusqu’à présent, le taux de progression quotidien des nouveaux cas confirmés n’a ralenti que marginalement en Italie, passant de 27% à fin février à 21% hier. En Chine, les restrictions draconiennes imposées en février semblent avoir porté leurs fruits. Le nombre total des nouveaux cas rapporté hier s’élevait à seulement 20. En Corée du Sud également, l’épidémie semble décroître, avec une hausse quotidienne du nombre de nouveaux cas hier de 1,4%, contre 35% à fin février. Ces tendances laissent entendre que les mesures de confinement, les restrictions de voyage, les mises en quarantaine, etc., peuvent réussir à endiguer la propagation du virus. Cependant, elles ont d’importantes répercussions économiques. Les autorités monétaires ont continué à assouplir leur politique afin d’assurer un fonctionnement adéquat des marchés financiers durant la crise. Mercredi, la Banque d’Angleterre a réduit les taux d’intérêt de 50 pb à 0,25%. Et hier, la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine ont assoupli leur politique. La Fed a annoncé une hausse significative de la taille des prochaines opérations de prise en pension et a précisé qu’elle intégrerait désormais des obligations du Trésor à long terme dans son programme d’achats mensuels de titres à court terme de 60 Md$. La BCE a annoncé un train de mesures : 1) des opérations de financement temporaires à taux bas jusqu’en juin ; 2) des conditions plus favorables pour les opérations de refinancement ciblées commençant en juin à des taux pouvant aller jusqu’à 25 pb en deçà des taux de dépôt ; et 3) une enveloppe de 120 Md€ d’achats d’actifs supplémentaires, qui pourrait concerner essentiellement les obligations d’entreprise. Cependant, les taux d’intérêt n’ont pas été réduits et les déclarations de Mme Lagarde ont été jugées négatives pour les écarts de rendement concernant les obligations de la périphérie de la zone euro. Ces deux facteurs ont contribué au mouvement de vente survenu hier. Les gouvernements sont également passés à l’action. Le budget britannique présenté mercredi comprenait une hausse de 12 Md$ des dépenses pour combattre le coronavirus. En Allemagne, la coalition au pouvoir a annoncé hier qu’elle était prête à renoncer à son attachement de longue date à un budget équilibré. Et hier soir, outre un certain nombre de mesures de confinement comme la fermeture de l’ensemble des écoles et des universités, le Président Macron a annoncé que la France appelait de ses vœux une action concertée de l’Union européenne, du G7 et du G20. La chute des marchés actions a ramené les indices mondiaux aux plus-bas de décembre 2018, effaçant ainsi la performance solide de l’année dernière. Cependant, même après le récent mouvement de vente, les marchés actions mondiaux ont encore enregistré une performance positive significative ces dix dernières années, avec une hausse d’environ 155% depuis mars 2009.
Conclusion. . Les nouvelles resteront vraisemblablement mauvaises dans les prochaines semaines, compte tenu de la propagation continue du coronavirus et de la mise en place de mesures fortes, comme le confinement et les mises en quarantaine dans un nombre grandissant de pays. C’est pourquoi nous suggérons aux investisseurs de continuer à réduire leur exposition aux actifs risqués dans des portefeuilles diversifiés, avant de tirer pleinement parti des opportunités que cette crise créera sans aucun doute en temps utile.