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Réclamations

Weekly Update - Covid-19 – déploiement de mesures stratégiques

Cette semaine, un certain nombre de banques centrales ont ajusté leur politique en réaction à l’épidémie de coronavirus et à ses effets sur la croissance. Les rendements obligataires se sont inscrits en baisse, les bons du Trésor américain à 10 ans produisant désormais un rendement de seulement 78 pb, après 1,92% au début de l’année. Et les marchés actions mondiaux restent extrêmement nerveux et incertains. L’indice MSCI World a progressé de plus de 1,5%, tant à la hausse qu’à la baisse, durant sept des neuf derniers jours de cotation. Quelles sont les perspectives pour l’économie mondiale et les marchés ?
En Chine continentale, longtemps l’épicentre de l’épidémie de Covid-19, le taux de croissance des nouveaux cas confirmés a légèrement marqué le pas ces derniers jours, laissant entendre que la décision d’arrêter l’économie durant une grande partie du mois de février a commencé à porter ses fruits. Ces derniers jours, le gouvernement a autorisé la réouverture de nombreuses liaisons de transport, et des bureaux et des usines ont repris leur activité. Par exemple, Foxconn (un fournisseur majeur d’Apple) a annoncé cette semaine que 50% de ses salariés avaient repris le travail et que son activité tournerait de nouveau à plein régime d’ici à fin mars.
Le fléchissement de l’activité est clairement ressorti dans les indices de confiance des directeurs d’achat (PMI) du secteur manufacturier en février. Les chiffres des enquêtes officielles (conduites par le Bureau national des statiques auprès de grands exportateurs principalement) ont plongé à 35,7, un plus-bas historique (les résultats sont calibrés de sorte que les chiffres inférieurs à 50 indiquent une contraction et ceux supérieurs à 50 une expansion de l’activité). Et l’indice PMI du secteur non-manufacturier s’est élevé à 29,6, les services ayant été encore plus fragilisés par l’épidémie. Le mois de mars pourrait connaître une amélioration de la confiance des entreprises, avec un retour à des niveaux plus normaux au deuxième trimestre.
Au cours des deux dernières semaines, c’est l’augmentation du nombre de cas dans le reste du monde qui a préoccupé les autorités politiques et les investisseurs. Comme illustré par le graphique de gauche, le taux de propagation du virus suit la même trajectoire qu’en Chine il y a quelques semaines, laissant entrevoir une hausse sensible imminente du nombre de nouveaux cas. Les enquêtes PMI pour le mois de février en Europe et aux Etats-Unis ont été réalisées avant la récente augmentation du nombre de nouveaux cas.
Les effets de l’épidémie devraient également peser sur la confiance en mars et au début du deuxième trimestre. Cependant, les gouvernements suivent la stratégie de mesures adoptée par la Chine pour enrayer la propagation de l’épidémie.
L’Italie, par exemple, a placé plusieurs villes en quarantaine, les voyages et les gros rassemblements ont été restreints, et les écoles et les universités du pays resteront fermées jusqu’au 15 mars au moins. Et alors que le virus se propage, d’autres pays lui emboîteront le pas.
Au vu de ces éléments, les banques centrales mondiales sont passées à l’action, avec des baisses de taux cette semaine aux Etats- Unis, en Australie, au Canada, en Thaïlande et en Malaisie. D’autres outils sont mis en oeuvre (la Banque du Japon a déjà repris les achats d’actifs, et le nouveau gouverneur de la Banque d’Angleterre a prévenu le parlement britannique cette semaine qu’il se tenait prêt à proposer un « financement des chaînes d’approvisionnement » aux plus petites entreprises). De toute évidence, ces mesures ne freineront en rien la propagation du Covid-19, mais elles contribueront à assurer le bon fonctionnement du système financier en cette période de troubles.
Les gouvernements ont également assoupli leur politique. L’Italie a multiplié par deux son plan de relance à 7,5 Md€, le Congrès américain a approuvé un plan de dépenses de 8 Md$, tandis que Hong Kong distribuera 10 000 HKD à chaque résident, une décision qui pourrait être imitée par la Thaïlande. Tous ces éléments viennent s’ajouter aux séries régulières de mesures de relance ciblées mises en place par la Chine ces dernières semaines.

Conclusion. Même si la Chine s’est remise au travail, les effets sur les économies européenne et américaine sont encore à venir. Nous estimons que le ralentissement sera important mais éphémère (la combinaison de politiques monétaires et fiscales plus expansionnistes devrait contribuer à accélérer la reprise de l’activité une fois l’épidémie endiguée). Les marchés pourraient rester très volatils dans l’immédiat, et une allocation largement diversifiée en faveur d’actifs plus défensifs est suggérée. L’or reste notre outil de diversification favori.

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Responsable de la Stratégie d’Investissement Société Générale Private Banking