Weekly Update - 3. 2. 1. Stop... !
De nouvelles données économiques ont souligné que la récente vague d’infections au COVID-19 dans la majeure partie du sud et de l’ouest du pays commence à peser sur l’activité. L’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan n’a pratiquement pas varié en août et reste largement en deçà des niveaux de février. Les enquêtes de conjoncture régionales des Réserves fédérales de New York et de Philadelphie se sont nettement repliées en août. Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont reparties à la hausse avec plus de 1,1 million de nouveaux inscrits, annulant l’amélioration de la semaine dernière. Par ailleurs, les 28,3 millions d’Américains qui percevaient une forme d’allocation chômage à la fin juillet ont été sévèrement pénalisés en août. L’aide exceptionnelle de 600 dollars US par semaine du mécanisme fédéral d’indemnisation du chômage en cas de pandémie (Federal Pandemic Unemployment Compensation Scheme) a expiré à la fin du mois. Il ne leur reste plus que les prestations de chaque État, ce qui signifie une baisse de plus de 60 % de leurs revenus en moyenne. Dans ce contexte, le président Trump a promulgué une série de décrets présidentiels le 8 août, qui prévoient notamment une indemnisation supplémentaire de 400 dollars US supplémentaires par mois pour la plupart des demandeurs d’emploi, financée à 75 % à concurrence de 44 milliards de dollars US par le Fonds de secours en cas de catastrophe (« Disaster Relief Fund »), le reste étant versé par chaque État. Toutefois, le coût mensuel de ces prestations pourrait s’élever à 40 milliards de dollars US, ce qui signifie qu’il est peu probable que ces paiements durent plus d’un mois. Donald Trump a par ailleurs ordonné que les taxes sur les salaires soient reportées jusqu’à la fin 2020 pour les bas salaires (les charges patronales ont déjà été reportées), afin de doper les revenus des salariés. Ces taxes seront néanmoins exigibles en 2021. Autrement dit, les salariés et les employeurs mettront sans doute les montants de côté afin d’être en mesure de régler leurs impôts l’année prochaine. Dans la mesure où il est peu probable que les initiatives présidentielles apportent un soutien durable aux ménages américains (en supposant qu’elles soient bien mises en œuvre), la question reposera en grande partie sur la capacité du Congrès à parvenir à un compromis sur le projet de loi de relance. Jusqu’à présent, les signes ne sont guère encourageants.
Lorsque la Chambre des représentants et le Sénat ont pris leur congé la semaine dernière, les deux parties insistaient qu’il appartenait désormais à l’autre de faire des concessions. En outre, les conventions des partis qui auront lieu pendant deux semaines en vue de nommer officiellement Joe Biden et Donald Trump comme candidats à l’élection présidentielle du 3 novembre, ne devraient pas donner lieu à des avancées substantielles. Autrement dit, il faudra attendre jusqu’à début septembre dans le meilleur des cas pour espérer une quelconque percée dans les négociations, sans doute après le jour férié du Labor Day du lundi 7 septembre. Il ne restera alors que trois semaines avant la fin de l’année fiscale le 30 septembre. Si une nouvelle loi sur les dépenses n’est pas adoptée avant cette date, les États-Unis risquent d’être confrontés à une paralysie du gouvernement (« shutdown ») à l’approche de l’élection.
Conclusion. À notre avis, tout porte à croire que l’économie américaine aurait besoin d’un nouvel ensemble de mesures de relance. En outre, les deux partis démocrate et républicain s’accordent sur la nécessité d’un tel plan. Leurs avis divergent simplement sur sa taille et sa portée. Par ailleurs, ni l’un ni l’autre n’apprécierait d’être accusé d’avoir imposé un « shutdown » à l’heure où les électeurs américains se rendront aux urnes. Nous pensons donc qu’un compromis sera conclu d’ici fin septembre. En attendant, une certaine nervosité pourrait régner dans les marchés, et nous pensons que l’incertitude continuera d’exercer une pression baissière sur le dollar US.