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Weekly Update - Europe : vers une hausse accélérée des dépenses de Défense

L’interventionnisme américain dans le conflit en Ukraine bouleverse l’équilibre géopolitique. A court terme, il inciterait avant tout les gouvernements européens à augmenter rapidement leurs dépenses de défense militaire. Si certains Etats font face à des finances publiques dégradées, l’Union Européenne dispose néanmoins d’outils et d’atouts. La région affiche, en agrégé, une dette publique tout à fait contenue (90% du PIB pour la zone euro, à comparer avec plus de 120% pour les Etats-Unis), ainsi qu’une épargne largement excédentaire. Ces perspectives de dépenses plus importantes expliquent en partie la poursuite de la très bonne tenue des marchés actions européens, avec les valeurs de la défense en hausse de plus de 15% depuis le début de l’année.

Vers une hausse des dépenses publiques. 

L’annonce cette semaine des négociations entre les États-Unis et la Russie à propos de l’Ukraine et les menaces de désengagement américain de la sécurité européenne ont de potentielles implications majeures au niveau géopolitique. Mais à court terme, elles reposent avant tout et de façon plus aiguë la question des dépenses de défense au sein des pays de l’UE, ainsi que leur financement. En effet, dans ce contexte qui se durcit, il est très probable que les gouvernements augmentent rapidement leurs dépenses de défense, au moins jusqu’au seuil de 2% du PIB par an, seuil prévu par le traité de l’OTAN. Si La France et le Royaume-Uni y sont déjà, cela nécessiterait un effort pour des économies telles que l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, de 0,5 points de PIB en plus par an. Or, cet effort intervient dans un contexte de finances publiques dégradées suite aux crises Covid et énergie post-Guerre en Ukraine. En réaction, il est donc tout à fait probable que la Commission Européenne fasse des choix tels que i) un assouplissement des règles budgétaires, en excluant par ex. tout ou partie des dépenses de défense du calcul du déficit public, ii) une réallocation des fonds NGEU non-dépensés vers des dépenses de défense ou encore iii) s’accorder entre les gouvernements autour d’un nouveau plan d’emprunt communautaire dédié.

L’Union Européenne a les moyens de faire face. 

Si l’endettement public de certains pays apparaît élevé, il est important de souligner qu’au niveau agrégé, la dette publique de la zone euro reste relativement contenue (à 90% du PIB contre plus de 120% aux Etats-Unis) et offre ainsi une claire marge de manœuvre budgétaire. L’épargne est un autre atout de taille dont dispose l’Europe, avec même un excès par rapport à ses investissements actuels. En effet, l’Europe dégage des excédents externes importants (de l’ordre de 4% du PIB), là où les Etats-Unis affichent un déficit externe conséquent. On peut notamment citer l’Allemagne avec un excédent de 6% du PIB, l’Espagne de 3% et l’Italie de 1%. La France affiche un solde externe à l’équilibre. Ainsi, la solidité des comptes externes des économies européennes reste un atout qui devrait leur permettre d’assurer le financement de nouveaux efforts de défense sans nécessairement faire appel à de l’endettement externe et donc sans générer de tensions sur les taux souverains.

Des marchés actions soutenus par la perspective d’une hausse des dépenses. 

Malgré le contexte géopolitique qui se durcit, les marchés actions européens continuent leur belle embellie, l’Eurostoxx 600 progressant de 3,5% sur le mois de février et de xx% depuis le début de l’année. Les entreprises du secteur de la défense contribuent à cette très bonne performance, avec une progression de 9% depuis le début de l’année. Les marchés estiment ainsi que cet effort de défense se traduira par un net rebond des carnets de commandes de ces entreprises. Du côté obligataire, la perspective de plus de dépenses et donc de plus d’émissions, s’est traduite par une remontée modeste des taux, avec le taux du Bund grimpant à 2,5% et 3,3% pour celui de l’OAT.

Autres faits marquants de la semaine 

Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les indicateurs d'activité PMI en zone euro ainsi que l'inflation au Royaume-Uni : 

  • Indice d’activité PMI :Le PMI Composite de la zone euro est resté stable à un niveau de 50,2 au mois de février, toujours en zone de légère expansion. La croissance de l'activité est surtout portée par les services (PMI des Services à 50,7) même si le rythme d’expansion ralenti. La composante manufacturière reste en zone de contraction mais montre des signes d’amélioration, avec un indice au plus haut depuis septembre 2024. En France, les indices PMI suggèrent une image négative avec un net recul de l’indice des services à 44 contre un niveau de 48 pour le mois de janvier. Cette baisse doit être modérée, l’indice PMI étant historiquement un mauvais indicateur avancé de la croissance française. Au total de la zone euro, les données PMI de février confirment cependant notre scénario de croissance économique modeste de la zone euro dans les mois à venir.

  • Royaume-Uni, l’inflation surprend à la hausse L’inflation a nettement surpris à la hausse au mois de janvier. En effet, l’inflation totale a augmenté à 3%, contre 2,50% en décembre, alors que l’inflation sous-jacente a augmenté à 3,8%. Si la hausse des prix de l’énergie a contribué à la surprise haussière, plusieurs composantes des services ont affiché aussi des hausses supérieures à 3%. Ces chiffres n’ont pas cependant changé de manière significative les anticipations de baisse des marchés de la Banque d’Angleterre, celles-ci restant à 2 baisses de taux de 25pb en 2025.

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