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Weekly Update - Élections en Allemagne : ca sera compliqué de lever le frein
ÉLECTIONS EN ALLEMAGNE : CA SERA COMPLIQUÉ DE LEVER LE FREIN
60 millions de citoyens allemands sont appelés à voter le 23 février pour désigner leurs députés. Selon les sondages, le parti conservateur CDU-CSU (et son leader Friedrich Merz) en sortirait vainqueur avec nécessité de former une coalition, probablement avec les sociaux-démocrates du SPD. Néanmoins, l’arithmétique parlementaire et les règles budgétaires pourraient empêcher un virage marqué de politique économique, pourtant nécessaire.
Vers une nouvelle grande coalition
A deux semaines des élections, les intentions de vote peuvent encore évoluer. De plus, la répartition des sièges est difficile à prédire, du fait du système électoral double (scrutin mixte : majoritaire uninominal à un tour et proportionnel). Néanmoins, selon les sondages, la CDU-CSU arriverait en tête avec environ 30% des voix, devant le parti d’extrême-droite Afd (20%), le SPD (16%) et les Verts (13%). Un accord avec l’Afd semblant exclu, une nouvelle Grande coalition CDU-CSU + SPD serait le plus probable; une coalition CDU-CSU + Verts est également possible. Il semble néanmoins vraisemblable qu’un nouveau gouvernement soit dirigé par Merz, même s’il ne sera sûrement pas en place avant le printemps au plus tôt.
Un compromis difficile
Trouver un accord de gouvernement ne sera pas une tâche aisée, entre les baisses de dépenses et de protection sociale promises par la CDU-CSU et les hausses d’impôts sur les hauts-revenus promises par le SPD ou les Verts. Un accord de gouvernement pourrait donc n’inclure que des mesures modérées (quelques baisses d’impôts, une hausse progressive du salaire minimum et une baisse limitée des dépenses publiques).
Le changement du frein à l’endettement déterminant
Dans ce marasme, l’état des finances publiques et de la position externe restent néanmoins bien orientées. Mais, des règles budgétaires contraignantes (frein à l’endettement) existent, entravant la possibilité du futur gouvernement de relancer la demande et de revitaliser le modèle économique. Les trois principaux partis de gouvernement semblent en faveur d’une réforme du frein à l’endettement, bien que leurs objectifs et modalités diffèrent. Mais, une telle réforme requiert une majorité des deux-tiers au Parlement, ce qui n’est pas assuré selon les sondages – alors que la plupart des autres partis (Afd et les libéraux du FDP notamment) y sont opposés.
Si un accord est trouvé et voté par le nouveau parlement, cela pourrait donner de l’air en termes budgétaires et financer l’investissement public et les dépenses militaires. Notons que le débat sur ce front pourrait s’étendre bien au-delà de 2025.
AUTRES FAITS MARQUANTS DE LA SEMAINE
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer le marché du travail aux États-Unis ainsi que la décision de politique monétaire de la BoE :
États-Unis : Un marché du travail toujours résilient
Les données du marché du travail signalent toujours un marché solide qui devrait soutenir la croissance dans les mois à venir. En effet, les créations d’emploi nettes se sont élevées à 143 milliers alors que les créations du mois de décembre ont été nettement revues à la hausse (237 milliers en moyenne sur 3 mois). Ces chiffres se traduisent aussi par un taux de chômage qui reste bas, à 4%, et des salaires qui affichent une croissance de 4,1% sur un an. Les chiffres du marché du travail devraient conduire la Réserve fédérale à maintenir une tonalité prudente et son taux directeur à 4,50% pour encore quelques mois.
Royaume-Uni : réduction de 25 points des taux directeurs
La Banque d'Angleterre (BoE) a décidé, comme attendu par les marchés, de baisser son taux directeur de 25 points de base pour le porter à 4,50%. La décision de son taux a été unanime, mais 2 membres sur 9 ont voté pour une baisse plus forte (de 50 pb). Le cycle de désinflation est bien entamé (2,5% en décembre 2024) et l'activité ralentit. Néanmoins, compte tenu des incertitudes sur l’inflation (qui pourrait remonter à 3,5% d’ici juin en raison de la hausse des prix de l’électricité) et sur la croissance (repli récent des indices de confiance), la BoE insiste sur son approche progressive et prudente – laissant entendre une baisse par trimestre. Dans ce contexte, la livre sterling a baissé de 0,7% face au dollar et les marchés anticipent entre 2 et 3 baisses supplémentaires en 2025.
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