Weekly Update - Un été financier à rebondissement en attendant le début du cycle de baisse de taux de la Fed
Les marchés financiers ont connu de fortes variations baissières comme haussières au cours des mois de juillet et août. Dans un premier temps, les marchés actions ont baissé significativement dans un contexte de débouclage de carry-trade au Japon et des données du marché du travail aux Etats-Unis en dessous des attentes. Les marchés se sont repris fortement ensuite avec des bonnes données de consommation et d’inflation. Ces mouvements reflètent les attentes des investisseurs sur l’atterrissage en douceur effectif du marché du travail et de l’économie américaine et ainsi sur la vitesse du cycle de baisse de taux de la Réserve fédérale (Fed). Nous continuons à privilégier le scénario d’atterrissage en douceur de l’économie américaine, Le symposium de Jackson Hole qui commence le 22 août sera au cours duquel Jerome Powell devrait donner plus de lumière quant au rythme de baisse de taux sera suivi avec attention.
Des craintes d’une proche récession aux Etats-Unis... Les marchés actions ont commencé l’été sur un mouvement de fortes baisses. En effet, les indices actions des principales économies ont reculé de près de 5% entre le 1er juillet et le 7 août, avec le Nikkei 225 au Japon reculant de plus de 20% sur cette période. Parmi les secteurs, les indices « Croissance » ont reculé le plus pendant cette période alors que les indices « Value » ont résisté, dans un environnement de surévaluation des valeurs « Croissance ». Ces baisses ont été déclenché par le débouclage des carry-trade au Japon et par des données du marché du travail aux Etats-Unis en dessous des attentes. La hausse du taux du chômage au mois de juillet à 4,3%, au-dessus du niveau prévu par la Fed en fin d’année, a augmenté la crainte des investisseurs que l’économie américaine soit proche d’une récession.
… Aux attentes d’un atterrissage en douceur. Cependant, les marchés actions se sont significativement repris à partir de la semaine du 12 août, avec le SP500 de retour en territoire positif sur le trimestre (+2%), le STOXX 600 a effacé ses pertes du trimestre et le Nikkei ne reculant que de 5%. Cette reprise a été soutenue par plusieurs facteurs comme des données d’enquête des services au-dessus des attentes au mois de juillet, des données de ventes de détail toujours résilientes, une inflation qui continue de se rapprocher de la cible de 2% et une bonne saison des résultats des entreprises au-delà des grandes capitalisations du secteur des nouvelles technologies. Ainsi, les marchés sont passés dans l’espace de deux semaines d’une crainte d’une récession imminente à des attentes d’un atterrissage en douceur de l’activité avec une détente des conditions financières.
Un début du cycle de baisses de taux en septembre dans un cadre de croissance résiliente. Nous continuons à privilégier le scénario d’atterrissage en douceur de l’activité et de l’inflation aux Etats-Unis, soutenu par des perspectives de revenus des ménages et des entreprises encore bien orientées et par un assouplissement des conditions financières. En effet, si le marché du travail ralentit en termes de créations du nombre d’emploi et de salaires, ce ralentissement est en ligne avec la dynamique de l’économie américaine pré-crise Covid. Par ailleurs, la poursuite de la baisse de l’inflation devrait soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Du côté des entreprises, le taux de marge des entreprises reste à un niveau élevé, alors que les perspectives de revenus publiés par les entreprises restent positives, soutenant par ce biais le marché du travail. Dans ce cadre, le discours de Jerome Powell lors du symposium de Jackson Hole est largement attendu. Compte tenu de la stabilisation de l’inflation proche de la cible et du ralentissement du marché du travail, il est probable que M. Powell confirme une première baisse de taux pour la réunion du 18 septembre, avec le centre d’attention de l’autorité monétaire revenant à l’objectif de l’emploi. Les marchés seront aussi attentifs au rythme de baisses de taux, ces derniers s’attendant à 3 baisses de taux de 25pb en 2024 ce qui est proche de notre scénario.
Autres faits marquants de la semaine
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer l'activité économique en zone euro ainsi qu'en Chine :
Les indices PMI de la zone euro suggèrent une activité globalement résiliente mais avec des fortes disparités entre secteurs et pays. L’indicateur composite pour la zone euro a augmenté à 51,2 (un niveau au-dessus de 50 signifie que l’activité est en expansion) avec un secteur des services qui a augmenté à 53,3 mais un secteur manufacturier qui serait toujours en contraction à 45,6. Cette résilience du secteur des services est notamment dû à la forte accélération du secteur des services en France au mois d’août, avec une expansion à 55 bénéficiant de l’effet jeux olympiques. En Allemagne, les indices suggèrent cependant une activité qui reste morose, avec un indice des services qui décélère à 51,4 et un indice manufacturier qui reste en zone de forte contraction à 42.
Les données économiques chinoise continuent de décevoir, l’économie étant toujours sous pression des tensions immobilières. La production industrielle et des ventes de détail du mois de juillet ont été en dessus des attentes, avec une croissance de 5,1% et 2,7% respectivement. Dans la même ligne, les données de crédit au secteur privée continuent aussi de ralentir, avec une croissance du crédit au ménages à 3,8% au mois de juillet en glissement annuel (GA), son niveau le plus bas depuis 2008. Dans ce contexte, les taux souverains continuent de diminuer, avec le rendement de l’obligation à 10 ans du gouvernement diminuant à 2,1% .
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