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Weekly Update - Etats-Unis : Un atterrissage en douceur du marché du travail

Etats-Unis : Un atterrissage en douceur du marché du travail

Une des caractéristiques de la reprise aux Etats-Unis est la très bonne dynamique du marché du travail, avec une forte croissance des créations d’emplois et des hausses de salaires importantes. Cette belle dynamique a contribué à la hausse des tensions inflationnistes, conduisant la Réserve Fédérale (Fed) à augmenter fortement ses taux directeurs. Depuis le début de l’année, la dynamique du marché du travail ralentit, ce qui devrait permettre une modération de la croissance, mais aussi un retour de l’inflation vers sa cible de 2%. Ce scénario devrait permettre à la Fed de commencer son cycle de baisse des taux en septembre.

Un marché du travail qui se rééquilibre. Une des caractéristiques principales de la reprise économique post-Covid est la très bonne tenue du marché du travail. En effet, alors que le taux de chômage a très vite retrouvé son niveau d’avant crise, les nouvelles créations d’emploi affichaient des progressions significatives et le nombre de postes restant à pourvoir se situait à des niveaux élevés. La combinaison de ces éléments s’est traduite par un marché du travail tendu (Graphique 1), avec une offre d’emploi supérieure à la demande d’emploi, et donc par de fortes tensions salariales et une pression à la hausse sur l’inflation. C’est principalement ce « déséquilibre » qui a conduit la Fed à relever son taux directeur de 0,25% en 2022 à 5,5% en 2023. Cependant, depuis le début de l’année, le marché du travail montre une réduction de ces déséquilibres. D’une part, le taux de chômage, qui se situait à un niveau historiquement bas de 3,4% en 2023, est revenu à 3,9% en mai, proche de son niveau d’équilibre d’après la Fed. D’autre part, le nombre de postes à pouvoir a aussi diminué significativement par rapport à son pic de 2022 et a presque retrouvé son niveau de pré-crise Covid. Enfin, la progression des salaires s’est elle aussi modérée et converge peu à peu vers son niveau de 2019 (Graphique 2).

Une activité économique qui se modère. La réduction des tensions sur le marché du travail s’est traduite par un ralentissement de l’économie par rapport à un niveau très élevé. Tandis que la croissance du PIB s’est affichée à un rythme de 3,5% fin 2023, elle semble se stabiliser sous 2% au S1-24, proche du rythme de croissance pré-Covid. Ce ralentissement reflète la modération de la consommation de biens et des dépenses publiques. La consommation des services des ménages ainsi que l’investissement privée non résidentiel restent cependant sur résilient, reflet des bilans des agents solides et des projets d’investissements liées à l’intelligence artificielle et le « Inflation Reduction Act ».

Un cycle de baisse de taux qui commencerait en septembre. Si la Fed devrait maintenir la fourchette des taux Fed funds à 5,25%-5,50% lors de la réunion du 31 juillet, nous continuons d’estimer qu’elle va commencer son cycle de baisse de taux lors de la réunion du 18 septembre. La réduction des déséquilibres du marché du travail, et donc la poursuite de la modération de l’inflation vers la cible de 2%, devrait donner des marges de manœuvre à la Fed pour commencer à réduire le caractère restrictif de sa politique dans le cadre de son double objectif de contrôle de l’inflation et du plein emploi. Ce scénario, de modération de l’activité et de l’inflation ainsi que la perspective de baisses de taux, reste cohérent avec notre position stratégique qui surpondère les marchés actions américains et qui reste constructif sur les marchés obligataires.

Autres faits marquants de la semaine 

Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer le crédit en zone euro ainsi que l'inflation aux Etats-Unis : 

  • La création de crédit bancaire en zone euro est restée faible en mai, illustrant une fois de plus le coté restrictif de la politique monétaire de la BCE. Sur un an, la croissance du crédit bancaire est restée proche de 0% au mois de mai. Nous nous attendons à que le début du cycle de baisse de taux de la BCE soutienne le crédit bancaire dans les trimestres à venir. En France, le crédit bancaire affiche toujours une croissance très modérée, avec une hausse de 0,7% au mois de mai. Le crédit au ménage reste toujours contraint par les taux élevés et le durcissement des conditions d’octroi.

  • L’indice PCE, l’indicateur d’inflation préféré de la Fed, montre que la dynamique de désinflation se poursuit. En effet, l’inflation totale et sous-jacente se sont élevées à 2,6% au mois de mai, se rapprochant ainsi du niveau de confort de la Fed. La modération des prix du logement ainsi que la poursuite de la déflation des prix des biens continuent à aider à la convergence de l’inflation vers la cible. Le rapport mensuel des ménages confirme aussi la bonne tenue de leur consommation ainsi que de leur revenu disponible réel, avec une progression respective de 2,4% et 1,2% sur un an au mois de mai.

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