Weekly Update - Les projecteurs se tournent à nouveau vers les banques centrales
Les projecteurs se tournent à nouveau vers les banques centrales
Les marchés financiers ont retrouvé une certaine sérénité, suite aux turbulences déclenchées par l'annonce surprise d'élections en France. Les préoccupations des marchés redeviennent l’actualité des banques centrales, avec une tonalité plus modérée que prévu de la part de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque Nationale Suisse (BNS).
Accalmie sur les marchés financiers, même si les marchés français restent dans l’expectative. Les marchés français restent prudents, après une période de tension marquée par une forte baisse du marché actions (-4,7% depuis le 7 juin, +3,9% depuis le début d'année) et un écartement du taux à 10 ans français par rapport au taux allemand (+23 points de base en deux semaines). Depuis le début de la semaine, les tensions se sont quelque peu apaisées, sans toutefois que les indices ne regagnent leurs niveaux d'avant les élections européennes. Il est important de noter que, globalement, les marchés actions mondiaux affichent de belles performances depuis le début de l'année, avec une hausse de plus de 12% (plus de 15% aux États-Unis, plus de 10% en zone euro, 9% au Royaume-Uni, le tout en devises locales). Ce contexte confirme notre décision de maintenir notre surpondération sur les marchés actions des économies développées, tout en conservant une allocation diversifiée pour faire face aux turbulences qui pourraient se poursuivre durant les semaines à venir.
Statu quo de la Banque d’Angleterre, mais le pivot se rapproche. La Banque d'Angleterre maintient son taux directeur à 5,25%, conformément aux attentes. Comme lors de la réunion précédente, 7 membres du comité de politique monétaire ont voté en faveur de ce statu quo, tandis que 2 ont voté pour une baisse des taux d'intérêt. La baisse de l'inflation de mai n'a pas encore complétement dissipé les inquiétudes concernant la détente des tensions (inflation à 2% sur un an et inflation sous-jacente à 3,5%). Cependant, la BoE a laissé entendre qu'elle pourrait prochainement entamer un mouvement de baisse des taux, en évoquant explicitement une réévaluation de la situation lors de sa réunion d'août, au cours de laquelle elle mettra à jour ses prévisions. Les marchés prévoient désormais deux baisses de taux d'ici la fin de l'année, la première pouvant intervenir dès le mois d'août.
Baisse surprise de la Banque Nationale de Suisse pour modérer la progression du Franc. La BNS a abaissé son taux directeur de 25 points de base, à 1,25%, prenant de court une grande partie des prévisionnistes. L'inflation continue de se modérer et se situe à un niveau inférieur à la cible de la BNS et à un niveau bien inférieur à celle des voisins européens (inflation totale à 1,4% et inflation sous-jacente à 1,2% sur un an en mai). La BNS a légèrement revu à la baisse ses prévisions d'inflation, à +1,3% en 2024, +1,1% en 2025 et +1% en 2026. La banque centrale considère que son niveau de politique monétaire actuel est équilibré, ce qui justifie une poursuite de son cycle de détente monétaire. Les incertitudes politiques en France peuvent contribuer à une appréciation de la devise suisse, en tant que valeur refuge. La décision de la BNS de baisser ses taux devrait donc contribuer à limiter l'attrait pour le franc suisse. Les marchés s'attendent à présent à deux nouvelles baisses de taux d'ici la fin de l'année.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer l'activité en zone euro ainsi que la procédure européenne pour déficit public excessif :
L’indicateur de climat des affaires PMI composite a baissé plus fortement qu’attendu, s’affichant à 50,8 contre 52,5 attendu. La tendance est similaire dans les principaux pays du bloc, notamment en Allemagne où l’indice d’activité industrielle se contracte fortement, à 43,4 contre 46,4 attendu. En France, tous les secteurs se contractent, l’activité des services aggravant sa baisse à 48,8 contre 50 attendu ainsi que l’activité industrielle à 45,3 contre 46,8. Quand il est en-dessous de 50, l’indice PMI signale que l’activité du secteur (ou de l’économie pour le composite) est en contraction – même s’il a, depuis quelques années, semblé surestimer le ralentissement de l’activité.
La Commission européenne a lancé une procédure européenne pour déficit public excessif contre la France et 6 autres états européens. Ces pays sont visés par cette procédure car ils ont dépassé la limite de déficit public, fixée à 3% du PIB annuel (5,5% en France en 2023). La procédure devrait être officialisée le 16 juillet (vote par les ministres des finances de la zone euro) et demandera aux états ciblés de prendre des mesures pour réduire leur déficit. Pour la France, cette décision se rajoute à la dégradation récente des agences de notations et au contexte d’incertitude politique.
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