Weekly Update - Configuration favorable pour les marchés actions
Les données économiques récentes restent cohérentes avec notre scénario d’une détente progressive de l’inflation et d’un ralentissement en douceur de l’économie américaine. Cela devrait permettre à la Réserve fédérale américaine - ainsi qu’aux autres grandes banques centrales – d’amorcer un cycle progressif de baisses de taux directeurs. L’analyse des périodes similaires passées montre que cette configuration soft-landing/baisse des taux resterait favorable pour les marchés actions en 2024. De fait, nous sommes surexposés sur les marchés actions, avec une préférence pour les Etats-Unis et l’Europe. En outre, cette configuration s’est avérée particulièrement favorable par le passé aux valeurs technologiques. Cela incite à penser que les valeurs liées à l’Intelligence Artificielle pourraient rester bien orientées.
Soft-landing et baisses de taux : une configuration déjà vue à plusieurs reprises. En parallèle d’une nette détente de l’inflation, la Fed semble sur le point de réussir à engager un atterrissage en douceur de l’économie. N’enlevant rien à cette prouesse, nous notons que cette configuration est déjà arrivée à plusieurs reprises au cours des cinq dernières décennies : en 1980 (courte récession), 1984 (soft-landing), 1989 (soft-landing précédant une récession), 1998 (crises des balances des paiements asiatiques et crise LTCM) et 2019 (avant que le Covid n’entraîne l’économie en récession « artificielle »). Ainsi, cela permet de relativiser le caractère exceptionnel (et donc quasi-impensable) que certains attribuent à un scénario d’atterrissage en douceur. Cela nous offre en plus de bonnes indications sur l’évolution possible des marchés dans cette configuration.
Les marchés actions performent bien dans cette configuration. Dans les deux graphiques en marge, nous analysons l’évolution du marché américain et de ses secteurs lors des précédents cycles de baisses de taux dans un contexte d’atterrissage en douceur. Nous nous sommes confinés aux marchés américains pour trois raisons principales : historique suffisamment long, marché leader et dont les performances sont généralement répliquées sur les autres marchés. Comme l’illustre le graphique 1, les marchés actions américains ont nettement progressé dans les 12 mois qui ont suivi la première baisse de taux de la Fed dans un contexte de ralentissement en douceur de l’activité – entre 10% et 30%. Qui plus est, ces bonnes performances suivaient, dans la plupart des cas, une année au moins de fortes hausses sur les marchés. Le graphique 2 montre la performance des secteurs du marché américain. Les périodes de baisses de taux dans un contexte de soft-landing ont - par le passé - été synonymes de fortes performances des valeurs cycliques, technologie, consommation discrétionnaire et communication en tête. Le secteur énergétique et les secteurs plus défensifs (services aux collectivités) étaient eux en recul durant ces périodes. Cela nous conforte dans notre surexposition aux marchés actions, avec une préférence sur les marchés américains et européens, ainsi que sur notre positionnement sur les valeurs liées à l’Intelligence Artificielle.
Que se passerait-il si au lieu d’un ralentissement, l’économie américaine faisait face à une forte récession ? Dans ce cas, la situation serait diamétralement opposée. Dans le passé, en cas de forte récession, les marchés actions reculaient de 15% à 25% dans les 12 mois qui suivaient la première baisse de taux, notamment tirés à la baisse par les valeurs cycliques. Pour se protéger d’un tel risque, nous restons constructifs sur les marchés obligataires, qui performeraient fortement dans une telle configuration alternative et joueraient alors pleinement leur rôle de protection contre un risque de récession.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les minutes des banques centrales ainsi que les résultats d'entreprises:
Les minutes de la réserve fédérale américaine ont fait apparaitre un message assez ferme. En réaffirmant que, pour débuter ses baisses de taux, elle souhaite s’assurer que l’inflation est sur une tendance pérenne de retour vers la cible de 2%, la Réserve fédérale repousse les attentes des marchés qui n’anticipent désormais que 3,5 baisses de taux dans l’année. De plus, la plupart (« most ») des membres ont signalé les risques qui découleraient d’une baisse prématurée des taux. A l’inverse, seuls deux (« a couple ») membres alertaient des risques baissiers sur l’économie qui proviendraient d’un maintien d’une politique restrictive pendant trop longtemps. Sans surprise, les minutes de la BCE signalent également qu’un large consensus au sein du conseil des gouverneurs voient une discussion sur une possible baisse de taux comme prématurée, les risques d’une baisse trop tôt surpassant ceux d’une baisse trop tardive.
A ce jour, 526 entreprises sur 606 du MSCI américain ont publié leurs résultats. Avec des profits en hausse moyenne de 7.03%, les entreprises américaines reflètent la bonne santé de l’économie outre-Atlantique. Entraîné par les valeurs des « Magnificient 6 » et notamment NVIDIA qui a une fois de plus battu les attentes du marché, cette saison des résultats aura permis au S&P500 de franchir les 5000 points pour la première fois de son histoire. En Europe, 185 valeurs sur les 361 de l’indice MSCI ont publié des résultats globalement positifs, avec notamment des profits en hausse de 2.38%.
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