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Weekly Update - Retour sur 2024 : encore un bon cru !

Retour sur 2024 : encore un bon cru ! 
La croissance mondiale est restée stable à 3,2% en 2024, malgré un durcissement du contexte (géo)politique. La baisse de l’inflation a soutenu le pouvoir d’achat des ménages, même si la confiance des consommateurs n’a pas encore partout retrouvé son niveau d’avant la pandémie. La moitié de la population mondiale est allée aux urnes en 2024, avec notamment les élections européennes, provoquant des élections anticipées en France, et l’élection présidentielle américaine. Ce contexte électoral n’a pas incité les gouvernements à modérer leur politique budgétaire, malgré des dettes publiques élevées. Plus globalement, l’année 2024 a vu une montée des risques liés à l’intensification des tensions commerciales et du protectionnisme.
 
Une stabilité qui cache l’accentuation de disparités régionales.
Les Etats-Unis continuent de surperformer, avec une croissance à 2,8%, supérieure à son potentiel. Si une partie s’explique par le maintien du soutien budgétaire, la situation financière des ménages et des entreprises reste favorable. En Chine, l’activité a ralenti, à 4,9%, bien en deçà de sa moyenne pré-Covid, toujours pénalisée par sa demande interne. En zone euro, la croissance a légèrement progressé mais s’affiche une nouvelle fois inférieure à son potentiel, à 0,8%. L’Allemagne et l’Italie restent pénalisées par l’importance de leur industrie, tandis que l’Espagne surprend par la bonne tenue de son économie. La croissance française, à 1,1%, a bénéficié d’un soutien temporaire lié aux Jeux Olympiques, mais la demande interne y reste atone.
 
L’inflation a poursuivi son repli, incitant les banques centrales à normaliser leur politique. 
La Banque Centrale Européenne a commencé à baisser son taux au mois de juin, pour passer de 4% à 3% en décembre. La Banque d’Angleterre et la Réserve fédérale ont suivi le mouvement, en passant de 5,25% à 4,75% et de 5,50% à 4,75%. En parallèle, elles ont poursuivi la réduction de leur bilan en vue de normaliser les politiques non-conventionnelles mises en place pendant le Covid. A rebours des autres banques centrales, la Banque du Japon a amorcé une normalisation de sa politique par une hausse modérée de son taux directeur à 0,25%.
 
Belles performances sur les marchés actions, notamment aux Etats-Unis. 
Les Etats-Unis continuent de se démarquer, avec une progression tout au long de l’année, totalisant plus de 28% en dollars. Au Japon et en Europe, les performances se sont concrétisées plutôt en début d’année (+12% en Europe, +20% au Japon en yen). A noter que le marché français a été pénalisé par le poids du secteur du luxe ainsi que par l’incertitude politique (+1,7%). Les marchés émergents performent aussi, même si le marché chinois a été récemment pénalisé par les craintes de tensions commerciales plus dures.

Performances positives sur les marchés obligataires, dans un contexte de forte volatilité des taux. 
Au total de l’année, les taux souverains de long terme ont progressé aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en France, tandis qu’ils apparaissent stables dans le reste de la zone euro. En termes de performances, la hiérarchie attendue est respectée avec les segments des entreprises à haut rendement qui affichent des performances plus élevées que les segments des entreprises bien notées, qui surperforment les marchés souverains.
 
Le dollar s’est de nouveau apprécié contre les principales devises, en ligne avec les performances des marchés américains.


Autres faits marquants de la semaine 
 
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer l'inflation aux États-Unis, la décision de politique monétaire de la BCE ainsi que le jumbo cut de la SNB
 
Inflation aux États-Unis en ligne avec les attentes, à une semaine de la Fed. 

L’inflation du mois de novembre devrait permettre à la Réserve fédérale de diminuer son taux directeur à 4% lors de la réunion de décembre. En effet, l’inflation totale s’est élevée à 2,7% sur un an et l’inflation sous-jacente à 3,3%, en ligne avec les attentes des analystes. La composition de l’inflation sous-jacente montre que la dynamique désinflationniste se poursuit, avec une modération de l’inflation des loyers et loyers implicites ainsi que l’inflation d’autre services comme les soins médicaux. Toutefois, la Fed devrait garder une tonalité plus prudente compte tenu de la perte d’élan de la désinflation au cours du T4-24.
La BCE maintient son rythme de croisière de 25 points de base par meeting.
Comme attendu, la BCE a procédé à sa quatrième baisse de taux consécutive de 25 pb, entamée en juin dernier pour porter son taux de la facilité de dépôt à 3% tout en signalant des nouvelles baisses lors des réunions à venir. La BCE justifie cette nouvelle baisse par « un processus de désinflation en bonne voie », la BCE prévoyant dans son nouveau scénario économique que l’inflation sous-jacente sera proche de la cible de 2% en 2025. La BCE a justifié aussi la poursuite de la baisse des taux d’intérêt par une dégradation de leur prévision de croissance et le constat que les risques baissiers sur l’activité sont en hausse. Ces décisions sont en ligne avec notre scénario de 4 baisses de taux d’intérêt de 25pb en 2025.
La SNB surprend avec une baisse de 50 bp.
La SNB a surpris le consensus en diminuant de 50pb son taux directeur lors de la réunion de décembre pour le situer à 0,5%. Cette diminution plus forte qu’attendu reflète la faiblesse de l’inflation en Suisse, avec une inflation totale à 0,7% sur un an et une inflation sous-jacente à 1,1% en novembre, significativement en dessous de la cible de 2%. Cette faiblesse de l’inflation est expliquée en partie par la force du franc suisse, se traduisant par une inflation importée presque nulle. Les marchés s’attendent à ce que la BNS poursuive son cycle de baisse de taux d’intérêt ramenant le taux directeur à 0% en 2025.

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