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Weekly Update - Espagne premier de la classe !

Espagne : premier de la classe !
Depuis le Covid, l’économie espagnole affiche de solides performances. Sa croissance apparaît la plus dynamique des principales économies européennes, sans pour autant s‘accompagner d’importants déséquilibres budgétaires et externes. La bonne tenue de l’économie espagnole s’explique par le fort dynamisme du tourisme et des exportations d’autres services, une progression démographique importante liée aux flux migratoires et la hausse des dépenses publiques. Néanmoins, ces belles performances n’ont pas encore effacé toutes les conséquences de la crise des années 2010.
 
Économie la plus performante de la zone euro depuis la crise du Covid. 
Depuis 2022, la croissance espagnole s’élève à 4,1% en moyenne annuelle contre 1,7% pour la zone euro. En 2024 et 2025, la croissance serait équivalente à celle des États-Unis. Cette surperformance provient tout d’abord d’un effet rattrapage : l’Espagne a connu une des plus fortes contractions en 2020 et n’a retrouvé son niveau pré-Covid que plus d’un an après ses pairs. Néanmoins, même une fois cet effet terminé, la croissance espagnole est restée forte. Par ailleurs, cette forte croissance ne s’est pas faite aux dépens des équilibres externes et budgétaires. Le solde du compte courant, qui était largement déficitaire lors de la période de forte croissance des années 2000, affiche dorénavant un excédent de 2,9% du PIB, reflet du solde de la balance des services. Les comptes publics restent aussi bien orientés, avec un déficit budgétaire primaire (hors charge d’intérêt de la dette) de 1,6% du PIB, inférieur à celui de l’Allemagne et un ratio de dette sur PIB en réduction progressive (105% du PIB en 2024 contre 124% en 2020). Cette bonne tenue des finances publiques a d’ailleurs permis la réduction de la prime de risque à 73pb, son niveau le plus bas depuis la crise de la dette souveraine.
 
Un mix de services, démographie et dépenses publiques.
Une première explication de cette bonne performance est la forte croissance des exportations des services, en moyenne de 12% au cours des deux dernières années. Si une partie de cette progression s’explique par le secteur du tourisme, elle reflète aussi la bonne tenue des exportations des services aux entreprises (services de consulting entre autres). Un deuxième élément d’explication est la dynamique démographique favorable. En effet, depuis la crise du Covid, la population active espagnole a augmenté de 1,4 millions de personnes, se traduisant ainsi par une hausse de la demande intérieure. Par ailleurs, comme aux États-Unis, l’essentiel de la progression de la population active correspond à la hausse de l’immigration, principalement de provenance hors Union Européenne. Un autre élément de surperformance est la croissance de la consommation publique, supérieure à 3% au cours des dernières années, dans le cadre du plan de relance européen. Enfin, d’un point vue structurel, l’Espagne a mieux résisté aux chocs, énergétique et concurrentiel chinois, son mix énergétique étant moins dépendant de la Russie et son économie davantage tournée vers les services.
 
Des blessures de la crise des années 2010 pas encore cicatrisées. 
Le fort dynamisme de l’économie espagnole de ces dernières années n’a cependant pas permis d’effacer toutes les conséquences de l’éclatement de la bulle immobilière des années 2010. En effet, bien qu’il ait diminué significativement par rapport à son pic de 2013, le taux de chômage en Espagne reste élevé, à 11%, bien au-dessus du taux de chômage de la zone euro. Ce chômage élevé concerne toujours essentiellement les personnes de moins de 25 ans. L’investissement (non résidentiel) reste aussi peu dynamique, avec un taux d’investissement à 13% du PIB (contre plus de 17% avant 2010), ce qui devrait limiter les gains de productivité et ainsi le potentiel de croissance à moyen terme.

Autres faits marquants de la semaine 
 
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer le chahut de la France sur les marchés financiers, les annonces de Trump sur sa politique commerciale ainsi que l'inflation en zone Euro : 

  • La France pénalisée sur les marchés financiers 

Le CAC 40 a été chahuté cette semaine, reculant de 0,8% sur la semaine contre 0,35% pour l’Eurostoxx 50. La prime de risque de la dette française a continué de s’écarter, de près de 82pb contre le rendement à 10 ans allemand et rejoignant ainsi le niveau de la prime de risque de la Grèce. Ces événements sont à mettre en perspective avec une activité économique qui reste morose et le risque croissant d’une motion de censure du gouvernement Barnier dans le cadre du projet de la loi des finances.

  • États-Unis : Donald Trump annonce vouloir augmenter les droits de douane dès son 1er jour 

Donald Trump a déclaré qu'il comptait augmenter les droits de douane dès sa prise de poste en janvier prochain sur le Canada et le Mexique (+25%) et la Chine (+10%). Ces trois pays à eux seuls représentent près de la moitié des importations totales des Etats-Unis. Ces annonces viennent renforcer les tensions commerciales et les craintes d'inflation importée. Si les agents économiques américains n'ont pas de substitut aux biens de ces trois pays dont le prix va augmenter, cela devrait se traduire par des hausses de prix pour les consommateurs finaux. A noter que le Canada et le Mexique, qui bénéficient d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ont autour de 3/4 LES CHIFFRES DE LA SEMAINE de leurs exportations à destination des Etats-Unis.

  • Zone euro : léger rebond technique de l’inflation

En Allemagne, l'inflation harmonisée est restée stable à 2,4% sur un an. En France, l'inflation a légèrement rebondi à 1,7% sur un an, portée par les prix des services. Au niveau de la zone euro, l'inflation connait son 2ème mois consécutif de hausse mais qui est expliqué par des effets de base importants. L’inflation sous-jacente est quant à elle restée stable à 2,7% sur un an. Le rebond de l’inflation reste donc limité. Au regard de l'activité qui reste faiblement orientée, la BCE devrait de nouveau procéder à une baisse de ses taux directeurs en décembre.

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