Weekly Update - Saison des résultats en demi-teinte
Saison des résultats en demi-teinte. La période de publications des résultats des entreprises du troisième trimestre touche à sa fin, avec 95% des résultats publiés aux Etats-Unis et 75% en Europe. Comme depuis le début d’année, ces résultats montrent une nette divergence entre les deux régions : forte croissance et des surprises haussières aux Etats-Unis, croissance légèrement négative et surprises plus mitigées en Europe. Nous restons surexposés sur ces deux marchés, les premiers bénéficiant de la vigueur des entreprises et les seconds de faibles valorisations.
Des résultats toujours bien orientés aux États-Unis. Les entreprises américaines ont continué de surperformer les attentes des analystes : 70% d’entre elles ont affiché des volumes supérieurs aux prévisions du marché (66% pour les bénéfices). Plus important, la croissance des volumes de ventes et des bénéfices reste vigoureuse (+5% et +8% respectivement), bien qu’en légère baisse par rapport au trimestre précédent. Sans surprise, les secteurs de l’information et technologie (IT) et de la communication sont en pole position, avec autour de 20% de croissance des bénéfices ce trimestre, suivi de près par le secteur de la consommation discrétionnaire. Le secteur de l’énergie a lui continué de souffrir (- 23% sur un an ce trimestre).
Situation bien différente en Europe. D’une part, les surprises positives ne représentent qu’environ 40% du total en termes de volume de ventes et 55% en termes de bénéfices. D’autre part, la croissance des bénéfices, qui était déjà faible au deuxième trimestre s’est légèrement détériorée, affichant une baisse de plus de 1% sur le trimestre. Ainsi, la tendance à la surperformance des résultats des entreprises américaines observée depuis mi-2023 s’est accélérée (graphique 1). Enfin, la hiérarchie sectorielle est différente des Etats-Unis : les secteurs IT et de la communication ont connu une forte baisse de la croissance des bénéfices (-10% et -14% respectivement). Les bénéfices du secteur énergétique baissent fortement (-30%) mais c’est la consommation discrétionnaire qui ferme la marche (– 50%), souffrant de l’atonie de la demande interne ainsi que de celle de l’économie chinoise.
Une année 2024 à deux vitesses entre États-Unis et Europe. Comme l’illustre le graphique 2, depuis le début de l’année, les marchés actions américains ont nettement surperformé leurs pairs européens, avec une hausse de 25% du rendement total aux Etats-Unis et de 7% en Europe. Cette surperformance s’explique à la fois par une croissance des résultats des entreprises bien plus dynamiques mais aussi par un re-rating (hausse des niveaux de valorisation) plus marqué. Le premier facteur devrait se poursuivre, compte tenu de la vigueur de l’économie américaine mais le second pourrait bénéficier aux marchés européens.
Maintien de la surexposition aux marches développés. En effet, la vigueur de l’économie américaine et la politique budgétaire expansionniste de la nouvelle administration Trump devraient continuer de soutenir les entreprises américaines. La robustesse des bénéfices des entreprises américaines nous semble justifier leur niveau élevé de valorisation. Considérant que les Etats-Unis représentent environ un quart des ventes des entreprises européennes, ces dernières pourraient également profiter de la forte croissance américaine, en particulier les grandes capitalisations. De plus, le ratio de prix/bénéfice étant revenu à son niveau d’il y à 5 ans, le niveau de valorisation du marché européen apparaît relativement attractif.
Autres faits marquants de la semaine
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer l'inflation au Royaume-Uni ainsi que la conjoncture économique en France et en Allemagne :
Royaume-Uni : l’inflation plus forte que prévue appelle à la prudence. Après s’être repliée sous la cible de 2% en septembre, l'inflation britannique est remontée à 2,3% sur un an en octobre, légèrement plus élevée qu’attendue. La principale raison de ce rebond tient dans la hausse des prix de l’électricité. Mais ce niveau (le plus haut depuis 6 mois), la persistance de l’inflation des services (5% sur un an), la bonne tenue de l’activité domestique et la moindre consolidation budgétaire devraient inciter la Banque d’Angleterre à la prudence. Les marchés n'anticipent que 2 baisses de taux d'ici juin 2025, la prochaine uniquement en février.
Conjoncture en zone euro : des PMI faiblement orientés des deux côtés du Rhin. Les publications des indicateurs PMI en France et en Allemagne sont décevantes. Le PMI Composite allemand atteint son plus bas niveau depuis 9 mois (47,3) marqué par une faiblesse persistante de l'industrie manufacturière, et des services qui atteignent leur niveau le plus bas depuis février dernier en légère contraction à 49,4. En France, l'indicateur composite subit son 3ème mois consécutif de contraction à 44,8 avec comme point fort de tension la chute des nouvelles commandes (à noter que l'indice de l'INSEE du climat des affaires ressort plus faiblement en retrait).
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