Weekly Update - La croissance résiste en zone euro et reste forte aux Etats-Unis !
La croissance résiste en zone euro et reste forte aux Etats-Unis ! Aux Etats-Unis et dans la zone euro, la croissance du T3 2024 a été positive mais pas de même ampleur : dynamisme persistant aux Etats-Unis contre croissance faible en zone euro. Plus particulièrement, en Allemagne, la récession a été (au moins temporairement) évitée pendant que les JO soutenaient l’activité en France. Les risques inflationnistes étant désormais dépassés, la BCE et la Fed devraient poursuivre leur cycle de baisse de taux.
La zone euro résiste bien. La croissance du PIB de la zone euro a atteint 0,4% au T3 sur le trimestre, plus fort taux depuis deux ans. Les chiffres du T3 confirment aussi la bonne dynamique des économies périphériques, avec notamment une croissance espagnole à 0,8% contre 0,4% en France et 0,2% en Allemagne. La croissance des économies périphériques bénéficie toujours des plans de soutien de l’Union Européenne et de fortes exportations de services
La France est portée par les JO. La croissance en France au T3-24 ressort à 0,4% sur le trimestre , soit la plus forte hausse depuis le T3 de 2023. Cette hausse a été clairement portée par l'effet des Jeux Olympiques mais elle n’évacue pas la question sur les relais de croissance pour les trimestres à venir. En effet, l’investissement des entreprises reste morose, se contractant à nouveau au T3-24 sous l’effet négatif de nouvelles normes sur les véhicules. De plus, l’investissement résidentiel continue de reculer dans un cadre de taux d’intérêt toujours élevés alors que les exportations se sont repliées. A l’inverse, les dépenses publiques sont restées dynamiques mais, compte tenu des débats budgétaires en cours au parlement, ces dernières seront emmenées à être réduites.
L'Allemagne évite la récession. Alors que le consensus prévoyait une nouvelle contraction de l’économie, la croissance s’est élevée à 0,2% au T3-24 avec cependant une forte révision baissière de la croissance du T2-24. Les indicateurs de fin de trimestre donnaient déjà des premiers signaux positifs, avec notamment un léger rebond des indices de climat des affaires et de la confiance des consommateurs. L’activité en Allemagne n’a cessé de faire le yo-yo depuis 2022, avec un niveau du PIB qui reste à son niveau de précrise Covid. L’Allemagne fait donc mieux prévu. Par ailleurs, compte tenu des l’intensification des signaux de faiblesse sur le marché du travail, l’activité pourrait rester atone.
Les Etats-Unis en fanfare. Les Etats-Unis continuent de surfer sur leur très belle dynamique avec une croissance au T3-24 de 2,8% en rythme annualisé (0,7% t/t), portée par un bond de 3,7% de la dépense personnelle et une poursuite de l’expansion des dépenses publiques et de l’investissement non résidentiel. Le seul facteur négatif des chiffres du T3-24 est la contribution négative du commerce international, reflet de la forte demande interne. Sur le plan de l’inflation, le déflateur sous-jacent de la consommation, mesure privilégiée par la Fed, a ralenti à 2,7% au T3-24, permettant à la Fed de poursuivre le cycle de baisse de taux lors de la réunion du 7 novembre.
Dans les trimestres à venir, l’activité aux Etats-Unis connaîtrait un ralentissement en douceur avec un marché du travail plus tendu. En zone euro, les gains de pouvoir d’achat (hausse des salaires supérieure à l’inflation) et le desserrement monétaire devraient soutenir l’activité économique.
Autres faits marquants de la semaine
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer l'inflation dans la Zone euro ainsi que le budget au Royaume-Uni :
Zone euro : ralentissement mesuré de la désinflation. Le processus de désinflation a marqué un coup d’arrêt temporaire en zone euro en octobre. En effet, l’inflation totale s’est établie à 2% sur un an alors que l’inflation sous-jacente s’est élevée à 2,7% (apres respectivement 1,7% et 2,7%). Cette pause dans la dynamique de désinflation reflète essentiellement la hausse des prix de l’énergie. L’inflation des services, composante la plus rigide, continue à ralentir, s’établissant à 3,9% sur un an en octobre. Ces chiffres devraient permettre à la BCE de diminuer à nouveau son taux d’intérêt directeur en décembre.
Royaume-Uni : Un budget de soutien. Le gouvernement travailliste a présenté son premier budget et plan pluriannuel. De nombreuses hausses d’impôts sont prévues (cotisations sociales employeurs, impôt sur les plusvalues, etc.) pour financer une hausse des dépenses publiques (hôpital, éducation). Par ailleurs, le gouvernement a décidé d’augmenter l’investissement public. Finalement, les hausses d’impôts ne seront pas suffisantes pour couvrir les dépenses et l’investissement public supplémentaires. De ce fait, ce budget devrait soutenir l’activité, ce qui pourrait ralentir le cycle de baisse de taux de la Banque d’Angleterre. Les marchés continuent d’anticiper une baisse en novembre mais plus en décembre. Enfin, la forte hausse annoncée des émissions obligataires dans les 5 ans a poussé les taux longs à la hausse.
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