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Weekly Update - La BCE ouvre les soldes d'automne

La BCE ouvre les soldes d’automne 
La Banque Centrale Européenne (BCE) a opté pour une troisième baisse de taux lors de sa réunion d’octobre. Cette décision avait largement été préparée ces derniers jours, dans un contexte de détente de l’inflation et de ralentissement conjoncturel plus marqués qu’anticipés. La communication accompagnant cette annonce est restée modérée, même si la BCE ne s’est pas engagée sur un rythme de baisses de taux à venir. Selon nous, le contexte économique devrait l’inciter à poursuivre de façon franche son assouplissement monétaire, avec une nouvelle baisse dès le mois de décembre. Les décisions budgétaires pour 2025 dans les principales économies devraient finir de la convaincre.
 
La BCE rattrapée par les fondamentaux. Alors qu’elle avait clairement signalé son intention en septembre de marquer une pause dans son cycle d’assouplissement, la BCE a finalement décidé de procéder à une troisième baisse de taux au mois d’octobre, de 25 points de base, amenant le taux de refinancement à 3,25%. Ce revirement est intervenu à la suite de données économiques décevantes depuis la précédente réunion. Et surtout, l’inflation est repassée sous la cible de 2% pour la première fois en trois ans, à 1,7% sur un an en septembre. En effet, la BCE est confrontée depuis 2022 (depuis la guerre en Ukraine) à un contexte économique fragile avec des risques de récession mais a fait le choix d’une politique restrictive pour lutter contre le niveau élevé de l’inflation.
 
Ce qui est maintenant nouveau, c’est que l’inflation est désormais faible, avec une inflation sous-jacente qui confirme son ralentissement. Signe de l’inquiétude des membres de la BCE sur l’activité économique, la baisse de taux a été prise à l’unanimité alors qu’en septembre une grande majorité de ces membres semblait préférer une pause en octobre
 
Le cycle d’assouplissement se poursuivrait de façon franche. Le contexte économique reste selon nous propice à une accélération du cycle de baisse de taux, avec une prochaine baisse dès décembre. La BCE n’a certes pas souhaité s’engager sur une trajectoire, insistant sur le fait que les décisions seront prises à chaque réunion en fonction de l’évolution des données, tout en laissant ouverte la possibilité d’une quatrième baisse de taux en décembre. Dans les mois à venir, l’inflation totale pourrait certes rebondir, pour des raisons d’évolution de prix de l’énergie, sans pour autant remettre en cause la tendance à la détente des prix.
 
En outre, il semble peu probable que les données économiques s’améliorent significativement, notamment dans le contexte actuel de tensions politiques et géopolitiques. Les marchés prévoient désormais entre 25bp et 50pb de baisses de taux en décembre et des baisses d’au moins 25pb sont anticipées lors des 3 prochaines réunions (jusqu’en mars). Dans ce contexte, l’euro a continué de perdre du terrain face au dollar pour atteindre un plus bas depuis fin juillet (mouvement également expliqué par la publication de données vigoureuses aux Etats-Unis).
 
Assouplissement monétaire contre resserrement budgétaire. Au delà de la faiblesse conjoncturelle actuelle, les anticipations de politiques budgétaires plaident pour une accélération de la détente monétaire. En effet, alors que leur ampleur n’est pas encore déterminée, les débats législatifs sur les budgets 2025 font état d’un resserrement budgétaire significatif en France, en Italie ou Allemagne. Ces politiques auront un impact négatif sur l’économie et in fine sur l’inflation, ce qui devrait finir de convaincre la BCE

Autres faits marquants de la semaine 
 
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer l'inflation au Royaume-Uni ainsi que la conjoncture de l'économie chinoise

  • Royaume-Uni : des chiffres d’inflation en phase avec une politique monétaire plus accommodante. Les statistiques de la conjoncture au Royaume-Uni ont été bien orientées : le taux de chômage a légèrement baissé à 4%, les ventes au détail sont restées robustes (4% sur un an en septembre.) Dans le même temps, les chiffres suivis de près par la Banque d’Angleterre ont été favorables. D’une part, l’inflation, à 1,7%, est passée en septembre sous l’objectif des 2% de la banque centrale. En particulier, l’inflation des services s’est repliée sous les 5% sur un an pour la première fois depuis 2022. D’autre part, la croissance des salaires a continué de ralentir, atteignant 3,8% sur un an en août. Ces statistiques pourraient permettre à la Banque d’Angleterre de donner une tonalité plus accommodante à sa politique monétaire.

  • Chine : une croissance qui déçoit les attentes de Pékin. L’économie chinoise continue d’afficher une certaine fragilité économique. La croissance au T3 est ressortie à 4,7% sur un an, soit légèrement en-dessous de l’objectif de 5% fixé par Pékin. Pour autant, au vu des chiffres toujours très dynamiques de balance commerciale, la composition de cette croissance reste avant tout tirée par les exportations et reste décevante en termes de demande interne. Les annonces du Politburo fin septembre ne sont aujourd’hui toujours pas concrétisées par des mesures concrètes et mettront dans tous les cas du temps à se refléter dans les données économiques.

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