Weekly Update - Une désinflation confirmée, au prix d’une activité plus faible pour la Zone euro
La semaine prochaine sera marquée par les dernières réunions de la BCE et de la Réserve fédérale avant la trêve estivale. La baisse parallèle de l’inflation fait converger les anticipations vers une fin très proche des cycles de resserrement des deux banques centrales avant un statu quo prolongé. La plus grande fragilité de l’activité en Zone euro pourrait commencer à émailler le discours de la BCE.
Une dynamique similaire de l’inflation. L’inflation confirme sa baisse de part et d’autre de l’Atlantique. Elle a baissé de près de 3 points de pourcentage depuis le début de l’année, pour atteindre 5,5% en juin en Zone euro et 3% aux Etats-Unis. Les chocs à l’origine des tensions sur les prix se sont en effet récemment normalisés et l’inflation est en train de refluer rapidement. Point rassurant, l’inflation sous-jacente – i.e. hors effet énergie et alimentation – semble aussi enfin diminuer sur la période récente. Si des effets de propagation pourraient perdurer, l’essentiel des tensions paraît bien être derrière nous. Cette inflexion encouragera les banques centrales à mettre fin à leur cycle de hausses de taux. Nous prévoyons ainsi une dernière hausse de 25pb du côté de la Réserve fédérale et de la BCE la semaine prochaine avant un statu quo prolongé. Les banques centrales maintiendront ensuite leur taux tant que l’inflation sous-jacente n’aura pas retrouvé un niveau plus proche de leur cible, ce qui pourra prendre encore plusieurs mois.
Une désynchronisation des cycles d’activité. Si les tendances d’inflation s’avèrent identiques entre les Etats-Unis et la Zone euro, l’écart se creuse en termes de dynamiques d’activité. La demande interne, et notamment la consommation des ménages, explique largement cet écart. En effet, aux Etats-Unis, les ménages ont conservé une consommation dynamique, à la fois grâce à une progression des salaires – y compris corrigés de l’inflation – et par l’utilisation de leur épargne post-covid. En Zone euro, même si les marchés du travail ont aussi affiché une belle solidité, les salaires n’ont pas progressé autant que l’inflation, impliquant une nette baisse du pouvoir d’achat. En parallèle, les ménages européens n’ont pas touché leur surplus d’épargne, accentuant la différence avec les ménages américains.
En conclusion, si nous anticipons une fin simultanée du cycle de resserrement de la BCE et de la Fed, grâce à une diminution parallèle de l’inflation, la situation économique sous-jacente apparaît davantage affaiblie en Zone euro. Aujourd’hui les marchés anticipent que la Fed pourrait commencer à assouplir sa politique au début de l’année 2024 tandis que la BCE commencerait plutôt mi-2024. La fragilité de la Zone euro pourrait finalement inverser ces tendances.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer la saison des résultats des banques américaines ainsi qu'un focus sur le rapport d'inflation britannique de juin.
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