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Weekly Update - Doit-on craindre la progression des taux d’intérêt ?

La semaine a été marquée par une progression des taux d’intérêt de long terme à la suite d’un changement de ton de banques centrales. Les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont en effet progressé de près de 20ptb en quelques jours pour atteindre 1,5% aux Etats-Unis et près de 0,15% en France. Cette remontée fait suite à des discours plus « durs » des banques centrales, notamment de la Réserve fédérale aux États-Unis, laissant anticiper qu’elles pourraient normaliser plus rapidement qu’attendu
leur politique, soit par des remontées de leur taux d’intérêt directeurs (remontée des taux de très court terme) soit par des réductions de leur programme d’achats d’actifs (impliquant une remontée des taux à long terme). Les tensions sur certains prix, tels que ceux de l’énergie, font en effet craindre aux autorités monétaires une progression plus durable de l’inflation, dans un contexte de reprise économique qui se poursuit dans les économies développées. Pour l’instant, la Réserve fédérale et la Banque
d’Angleterre ont seulement modifié leurs discours vers une tonalité plus « dure », mais d’autres banques centrales sont passées à l’action en relevant leur taux (Banque de Norvège par exemple).

La progression des taux se poursuivrait à un rythme dépendant de la reprise économique. Nous anticipons que l’activité économique resterait soutenue dans les trimestres à venir, notamment dans les économies développées, avec des marchés du travail qui se normalisent et des conditions financières et budgétaires toujours très accommodantes. Ce scénario plaide pour la
poursuite d’une normalisation des politiques monétaires et donc pour la poursuite du mouvement de progression des taux d’intérêt de long terme. Pour autant, ces hausses resteront très fortement dépendantes de l’amélioration effective de l’activité économique et, dans tous les cas, contenues en termes d’ampleur.

La progression des taux longs ne devrait pas pénaliser les marchés d’actions. La hausse des taux observée cette semaine s’est accompagnée de turbulences sur les marchés d’actions, avec d’une part une progression de la volatilité et d’autre part une baisse des valorisations. Pour autant, la progression des taux d’intérêt ne doit pas être perçue comme un signal négatif. En effet, elle est avant tout le reflet d’une amélioration de l‘activité économique, ce qui soutiendra aussi la situation des entreprises et donc les marchés d’actions. Ensuite, cette hausse reste à relativiser : en termes réels (c’est-à-dire retraité des effets de l’inflation),
les taux d’intérêt restent à des niveaux historiquement faibles (cf. graphiques), donc toujours en soutien important pour l’activité
des ménages et des entreprises.

Conclusion. La hausse des taux d’intérêt de long terme observée cette semaine est le reflet d’une inflexion des politiques monétaires, et devrait se poursuivre dans les semaines à venir. Ces hausses ne pénaliseraient cependant pas les marchés d’actions tant qu’elles reflètent la confirmation de la reprise économique.

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Clémentine Gallès Chef Economiste et Stratégiste Société Générale Private Banking