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Weekly Update - L’inflation pourrait-elle rester durablement élevée ? Peu de risques en Europe, un peu plus aux Etats-Unis

La reprise économique en Europe et aux Etats-Unis s’accompagne d’une progression de l’inflation, à 3% en Zone euro, à
3,2% au Royaume-Uni et à 5,3% aux Etats-Unis au mois d’août. Ces niveaux, bien supérieurs aux cibles des banques
centrales, n’avaient pas été observés depuis plusieurs années, ce qui laisse craindre des tensions durables sur les prix à la
consommation.

A ce jour, les banques centrales qualifient les progressions de l’inflation de transitoires.
En effet, la récente hausse des prix à la consommation s’explique principalement par la poussée des prix de l’énergie ainsi que par la reprise de la consommation alors que l’offre dans certains secteurs reste perturbée par les effets de la pandémie. Ces facteurs s’estomperont dans les mois à venir, avec la normalisation de la situation sanitaire et de l’activité économique, et permettront à l’inflation de revenir à des niveaux plus modérés.

Mais quels sont les risques que cette progression de l’inflation s’installe ?
- A court terme, la clé sera l’évolution des marchés du travail, notamment aux Etats-Unis. En effet, la progression de l’inflation pourrait devenir durable si elle s’accompagnait de tensions sur les salaires. Les perturbations sur le marché du travail sont à ce jour cantonnées au niveau de certains secteurs, et les niveaux globaux d’emplois toujours contenus ne font pas craindre une boucle prix-salaires permettant à l’inflation de s’installer. C’est particulièrement vrai en Europe. Aux Etats-Unis, le marché du travail est en train de se normaliser et ne semble pas non plus pouvoir conduire à des tensions durables sur les salaires. Cependant, les nouveaux plans de soutien en cours de discussion au Congrès pourraient
maintenir la vigueur de la demande et ancrer les tensions dans la durée.
- A plus long terme, les éléments structurels qui expliquent la modération de l’inflation restent présents. En effet, la baisse du pouvoir des syndicats, la robotisation ou la mondialisation continueront de limiter la hausse des prix. Si la crise sanitaire repose la question de la mondialisation, avec notamment le thème de la relocalisation de chaînes de production dans des pays à coûts du travail plus élevés, très peu de cas sont visibles à ce jour et il faudra du temps pour que cela agisse sur les prix.

Conclusion.
L’inflation devrait revenir à des niveaux plus modérés avec la normalisation de l’activité économique, conformément à ce qu’anticipent les banques centrales. Néanmoins, si de nouvelles tensions apparaissaient sur le marché du travail
américain, on pourrait y voir des anticipations d’un resserrement plus rapide de la politique monétaire.
 

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Clémentine Gallès Chef Economiste et Stratégiste Société Générale Private Banking