Weekly Update - Elections françaises : la question de la compétitivité des entreprises
Les élections présidentielles sont imminentes (premier et second tour les 10 et 24 avril) et seront suivies de près par les élections législatives (12 et 19 juin). Les débats pré-élections auront été largement évincés par l’actualité de la guerre en Ukraine et par le fait que la réélection du président sortant semble acquise. Pour autant, les enjeux économiques auxquels devront faire face la nouvelle majorité sont bien présents et mériteraient d’être abordés dans le nouveau contexte géopolitique. La question de la compétitivité des entreprises françaises est emblématique de ces enjeux.
Une tendance de long terme de dégradation du déficit commercial français. Si la France reste une importante puissance exportatrice (au 5ème rang mondial sur l’ensemble des biens et services), son solde commercial se creuse progressivement depuis plus de 20 ans. Cette dégradation reflète plusieurs phénomènes : une consommation française particulièrement dynamique, une forte dépendance aux importations d’hydrocarbures (graphique 1), mais aussi une perte de compétitivité des entreprises françaises par rapport à celles des partenaires commerciaux de la France. Cette perte de compétitivité est particulièrement visible du côté de la production des biens et s’est accompagnée d’une baisse importante de la taille de l’industrie française.
Pendant longtemps, l’explication principale était un coût du travail plus élevé en France, mais ce n’est plus le cas depuis déjà quelques années. En effet, au cours des années 2000-2010, la perte de compétitivité de l’industrie française s’expliquait par un coût du travail particulièrement élevé du fait de l’importance de son système social (retraites et sécurité sociale). Différentes réformes ont été mises en place depuis, dont le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) entré en vigueur en 2013, et ont permis d’inverser cette tendance. Pour autant l’affaiblissement de l’industrie française a généré une perte de compétitivité au-delà des coûts. En effet, la réduction des investissements en Recherche&Développement et en formation a progressivement créé un déficit de compétitivité hors coûts.
En quoi la guerre en Ukraine change la donne ? La crise sanitaire prolongée a été particulièrement sévère pour l’industrie française compte tenu la spécialisation de celle-ci (aviation, armateurs, tourisme). La hausse des coûts de l’énergie affecte en premier plan les entreprises industrielles européennes, davantage dépendantes de l’énergie russe (graphique 2). Au sein de l’Europe, les entreprises françaises s’avèrent un peu moins affectées par cette hausse des coûts. Le mix énergétique de la France les rend en effet moins dépendantes du gaz russe. Par ailleurs elles bénéficient de soutiens publics conséquents pour amortir le choc.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer l'inversion de la courbe des taux et l'activité économique chinoise.
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