Charles Ollivon, objectif Webb Ellis !
Chez les Ollivon, à Saint-Pée-sur-Nivelle (64), le rugby est une affaire de famille. « Avant d’entrer chez les micro-poussins à l’âge de 5 ans, je passais déjà mes week-ends au stade à regarder mon frère jouer. Ensuite, tous les samedis, on allait ensemble à l’école de rugby, où mon père était entraîneur. Et le dimanche… on allait voir jouer la première division ! »
Rencontre avec un joueur tombé dans le rugby quand il était petit.
L’esprit d’équipe comme art de vivre
Grandir dans une famille de passionnés au sein d’un village de 7 000 habitants est tout sauf anodin pour le jeune Charles Ollivon. Cette vie, qu’il qualifie de « simple et tranquille », entre rugby et pelote basque, entouré d’amis d’enfance, lui donne le goût de la solidarité et l’envie de défendre ses couleurs sans rien lâcher. « On est plus efficace sur le terrain quand on se bat pour son petit village de campagne et qu’on va au-delà de ses limites pour le copain d’à côté. La camaraderie, l’entraide et le plaisir sont des moteurs puissants pour gagner. » Ces valeurs, primordiales pour Charles Ollivon, il les retrouvera au niveau national, puis international.
D’ailleurs, pour lui, l’esprit d’équipe est l’ADN de ce sport collectif, la condition sine qua non de la victoire. « Sans l’équipier qui se donne à fond dans la mêlée, je ne peux pas libérer le ballon pour marquer l’essai. Tous les gabarits sont utiles : il faut des forts, des maigres, des petits, des rapides pour remporter un match, et de l’intelligence aussi car plus le niveau monte, plus la guerre devient stratégique. C’est ensemble que tout se joue. Et puis, sur le terrain, l’affrontement physique peut être très dur, donc on fait front pour avancer. Les gens ressentent notre peur, notre engagement, la confiance qui nous unit les uns aux autres. C’est pour cette raison que le rugby fait tellement vibrer. »
Un engagement total
De grandes émotions, Charles Ollivon nous en promet en septembre prochain. « On va donner tout ce qu’on a sur le terrain. La pression monte en France autour de notre sport et de cette coupe que nous n’avons jamais gagnée. Mais cette attente n’est pas un poids, elle nous donne la force de travailler encore plus au quotidien et l’énergie pour nous surpasser à l’instant T. On a beaucoup travaillé pour que la France fasse partie des favoris. Maintenant, nous sommes tous au niveau, donc il va falloir aller chercher la coupe ! J’aime les challenges, je ne viens pas pour participer mais pour gagner ! J’imagine bien une finale contre l’Afrique du Sud pour leur prendre le trophée… »
Charles Ollivon n’est pas qu’un joueur, c’est aussi un être humain qui a su tirer des leçons de vie. « Les différentes épreuves que j’ai dû surmonter en 2019 ont modifié ma vision du rugby et de la vie. Malgré les blessures et les rechutes – j’ai failli ne plus pouvoir jouer à l’international –, je me suis battu et j’ai fini par partir au Japon, où j’ai vécu des moments inoubliables, à la hauteur des difficultés rencontrées. J’ai réalisé la chance que j’avais de faire ce métier. Aujourd’hui, je suis moins dans la projection et davantage dans le moment présent. Je vais savourer chaque instant de cette Coupe du monde, profiter de tout à 200 % comme me l’a conseillé mon ami Juan Martin Fernandez Lobbe. »