L’emballement pour la consigne
On vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Celui où l’on rapportait ses bouteilles en verre vides en magasin contre quelques centimes. La consigne, qui avait progressivement disparu à partir de 1970 au profit du jetable, reprend du service, notamment depuis la pandémie. En Europe, cette pratique se généralise sous l’effet de la directive sur les plastiques à usage unique obligeant les États membres à collecter séparément 90 % des bouteilles en plastique d’ici à 2029.
Si certains pays comme la Slovaquie ont adopté la consigne récemment, au Danemark, en Islande ou encore en Allemagne, souvent citée en exemple, le geste est acquis. Vingt ans déjà que les pfandautomaten, ces machines où l’on peut déposer des bouteilles réutilisables ou à usage unique, font partie du paysage dans les supermarchés d’outre-Rhin. En échange, les clients reçoivent un bon d’achat équivalent aux cautions versées (entre 8 et 25 centimes). Avec ce système, l’Allemagne affiche un taux de retour des bouteilles réutilisables et à usage unique de 90 %.
Les initiatives
Réutiliser au moins 20 fois une bouteille en verre plutôt que la recycler permet une économie de 33 % d'eau, 76 % d'énergie ainsi qu’une réduction de 79 % des gaz à effet de serre. Côté plastique, si seulement 10 à 20 % des emballages étaient réutilisés, la quantité de déchets plastiques déversés dans les océans serait divisée par deux. L’enjeu environnemental est donc de taille, ce qu’ont bien compris les entreprises tous secteurs confondus. Au printemps 2021, l’enseigne spécialisée Biocoop a mis en place une consigne sur les contenants en verre, de même que son homologue néerlandais Ekoplaza, fin 2022. La marque de cosmétiques britannique The Body Shop a, quant à elle, introduit des stations de remplissage de bouteilles en aluminium dans 800 de ses boutiques entre 2021 et 2022.
Une plate-forme mondiale de réemploi lancée en 2019 accompagne les fabricants, les distributeurs et les restaurateurs dans leur transition vers le réutilisable. Baptisée Loop, cette start-up canadienne a développé une technologie permettant de décomposer des déchets de plastique PET et de fibres de polyester et d’obtenir un matériau recyclable à l’infini. Parmi ses clients, Burger King, Nutella, Pantene ou encore Coca-Cola.