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Les Objectifs de Développement Durable (ODD) décryptés

RSE, ISR, ESG… Nombreux sont les sigles présents dans le champ lexical du mot « responsable » ! Dans cette interview, notre experte Claire Douchy vous présente les ODD, « Objectifs de Développement Durable », portés par les Nations Unies.

Claire, on vous entend souvent parler des ODD. Pouvez-vous définir ce qui se cache derrière cette abréviation ?

Les Objectifs de Développement Durable ont été institués par les Nations Unies en 2015, en relais des Objectifs du Millénaire, « OMD ». Ces derniers ont été fixés pendant le Sommet du Millénaire, en 2000, présenté par Kofi Annan, alors Secrétaire Général des Nations unies, comme un plan d’actions ambitieux de lutte contre la pauvreté. L’engagement pris par les dirigeants du monde entier s’est traduit par un cadre stimulant de huit objectifs. Par la suite, ils ont été enrichis par un large éventail de mesures pratiques pour permettre d’améliorer la vie et les perspectives d’avenir des personnes frappées par la misère. Lorsqu’il a dressé un bilan de cette initiative, Ban Ki Moon, nouveau Secrétaire Général des Nations Unies, a estimé cette « mobilisation mondiale en faveur des objectifs du Millénaire … comme le mouvement de lutte contre la pauvreté le plus réussi de l’histoire. »(1) Entre 2000 et 2015, les OMD ont permis de sortir plus d’un milliard de personnes de l’extrême pauvreté, de réaliser des progrès remarquables dans la lutte contre la faim, de permettre à plus de filles d’aller à l’école et de protéger notre planète. En initiant des partenariats nouveaux et innovants, en mobilisant l’opinion publique, ils ont montré l’extrême importance de la mise en place d’objectifs ambitieux. Evidemment si des progrès de développement considérables ont été notés, il reste encore énormément à faire pour que le développement profite à tous, en ne compromettant pas la capacité des générations futures à assurer leur propre développement. C’est pourquoi, en 2015 les Nations Unies se sont engagées sur une feuille de route pour 2030 avec les 17 Objectifs de Développement Durable. Ils répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. Ils sont interconnectés et, pour ne laisser personne de côté, il est important d’atteindre chacun d’entre eux et chacune de leurs cibles d’ici à 2030.

Les OMD et surtout les ODD marquent une rupture car les entreprises et la sphère financière se sont emparées de ce cadre d’objectifs de développement durable pour envisager leur propre contribution. Il est certain que la montée de la RSE, sur tous les continents, dans un monde de plus en plus global, est un facteur clé dans la prise de conscience que le développement durable est l’affaire de tous les acteurs économiques et plus seulement des états et des gouvernements. A ce titre, les besoins de financement sont considérables. Selon une étude du FMI(2) publiée en 2019, dans les pays à faible revenu et les pays émergents, les principaux ODD en matière d’éducation, de santé, d’électricité, de routes, d’eau et d’assainissement, requièrent des dépenses annuelles supplémentaires estimées à 2.600 milliards de dollars jusqu’à 2030. C’est pour le secteur privé une véritable opportunité d’affaires et de développement. Les entreprises l’ont bien compris. Prenons quelques exemples : le fonds Livelihoods, qui s’attache à réconcilier l’homme et la nature est une coalition d’acteurs privés et publics dans laquelle on retrouve de grands groupes concernés par le sujet parmi lesquels Danone, Schneider Electric ou encore le groupe Hermès. De la même manière, pour préciser sa contribution et identifier les ODD les plus pertinents au regard de ses activités et de ses engagements, le Groupe Veolia a réalisé une étude, incluant une consultation de parties prenantes internes et externes : ce sont les Objectifs 6, 7, 9, 11 et 12(3). Dernier exemple : notre groupe Société Générale a précisé également ses ambitions de RSE qui permettent de contribuer notamment à  l’ODD n° 7 « Energie Propre et d’un coût abordable » au travers de son ambition climat, ou encore l’ODD n° 5 « égalité des sexes » au travers des engagements de diversité qu’il vient de prendre(4).

Qui dit Nations Unies dit souvent états et gouvernements. En quoi les entreprises sont-elles aussi concernées ?

Nous avons parlé des Etats et des entreprises. Comment contribuer, en tant que citoyen ?

En épargnant utile ! Vous trouverez certainement dans votre banque des solutions de placement qui contribuent au développement durable : C’est ce qu’on appelle l’Investissement Socialement Responsable (ISR). Depuis quelques années, les établissements financiers utilisent le cadre des ODD pour présenter leur offre durable. Chez Société Générale Private Banking nous les regroupons en trois piliers : le pilier de la biosphère qui regroupe les ODD liés à la préservation de l’environnement, le pilier social qui regroupe les ODD liés à l’organisation équilibrée, pacifiée et inclusive des sociétés humaines, et enfin, le pilier de l’économie responsable qui regroupe les objectifs liés à des modèles d’affaires durables. Afin de bien prendre en compte les attentes de nos clients et prospects, nous avons développé un questionnaire en ligne « Mon Avenir Durable », qui leur permet de tester leurs connaissances et d’identifier leurs préférences, et dont le résultat peut être partagé avec un banquier Société Générale Private Banking. Celui-ci pourra alors présenter les offres qui correspondent le mieux aux objectifs du client/prospect tout en respectant son profil investisseur, ses connaissances, son appétence au risque, son horizon de placement …

Vous souhaitez approfondir ces sujets avec nous ?

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Claire Douchy Directrice des engagements sociétaux et des projets responsables Société Générale Private Banking France