Notre Point de Vue - juillet 2021
Le Comité global d’investissement (Global Investment Committee – GIC) s’est tenu cette semaine pour réexaminer les perspectives et la stratégie d’investissement à la lumière de l’épidémie actuelle du coronavirus. En voici les conclusions.
Situation macro-économique
Le succès des campagnes de vaccination dans de nombreux pays a permis le déblocage des économies et un retour progressif à la normale. Cependant, ce redémarrage a entraîné une hausse de l’inflation qui pèse sur le sentiment, cette dernière étant susceptible d’entraîner un revirement restrictif dans la politique monétaire des banques centrales. L’approbation du plan « NextGenerationEU » crée un contexte positif pour l’économie dela zone euro et devrait renforcer les perspectives pour les deux années à venir. La Chine a été la première à se remettre de la pandémie du Covid-19. Tout en continuant de croître à un bon rythme, nous observons un ralentissement de certains indicateurs avancés, ce qui pourrait indiquer que la dynamique de croissance du pays a culminé. La croissance du PIB mondial continue de s’accélérer malgré les craintes relatives à l’apparition de nouveaux variants du Covid.
Banques centrales
Les récentes réunions de banques centrales ont confirmé que la politique monétaire restera accommodante à court terme. Les autorités sont convaincues que le dépassement de leurs objectifs d’inflation de 2% s’avérera transitoire. L’inflation s’explique en effet en grande partie par la faiblesse des effets de base, les pénuries et les goulets d’étranglement liés à la réouverture de l’économie. L’inflation salariale est encore modérée et l’emploi est loin de regagner les niveaux antérieurs à la crise. Tout en maintenant le cadre du ciblage flexible de l’inflation moyenne (Flexible Average Inflation Targeting) qui permet à l’inflation de dépasser les objectifs à court terme, le FOMC (Comité de politique monétaire de la Fed) a créé la surprise en adoptant une position restrictive, les prévisions médianes laissant désormais entrevoir deux hausses des taux en 2023. Les taux courts ont ainsi grimpé, tandis que les taux longs ont quelque peu baissé, impliquant un « aplatissement dans un marché haussier » de la courbe de rendement américaine. Pendant ce temps, la Banque Centrale Européenne (BCE) a conservé son ton accommodant. Christine Largarde, la présidente de la BCE, estime qu’il est « prématuré et inutile » de débattre des questions relatives à la fin du programme d’achat d’urgence pandémique (Pandemic Emergency Purchase Programme, PEPP), d’autant plus que les chiffres du chômage restent élevés et les pressions salariales modérées. A la marge, le rythme des achats d’obligations s’accélérera avant les congés d’été. Globalement, selon nous, la politique monétaire restera très favorable pendant quelque temps, compte tenu du stock significatif d’émissions d’obligations d’Etat pour financer des plans de relance.
Marchés financiers
Même si la montée de l’inflation s’avère transitoire, les rendements obligataires extrêmement faibles ne semblent pas durables et nous estimons qu’ils repartiront à la hausse, tirant les prix des obligations vers le bas. La différence de rendement entre les obligations d’entreprise et les obligations d’Etat (les « spreads de crédit ») est mince, s’avérant peu attrayante pour les investisseurs. Les actions restent ainsi notre classe d’actifs favorite. Même si les valorisations boursières pourraient paraître chères en valeur absolue, elles ne le sont pas en regard des obligations. Du point de vue du rendement total, il existe en réalité peu d’alternatives aux actions sur le moyen terme. Le cours de l’or a baissé après le changement de cap de la Fed sur le front des
perspectives de taux d’intérêt, mais le métal jaune reste attractif pour se prémunir contre le risque d’événement extrême. Malgré la récente appréciationr du dollar, nous continuons d’anticiper une hausse parallèle des rendements en euros et en dollars, ainsi qu’une stabilisation de la parité.
Conclusion
Le contexte reste favorable aux actions, et nous continuons de Surpondérer, mais nous avons apporté quelques ajustements aux allocations régionales. Nous sommes revenus à Neutre sur les Etats-Unis sous l’effet de la vigueur de la reprise. Les prévisions relatives au PIB américain sont révisées à la hausse à 7% pour cette année par la Fed et la montée en flèche de l’inflation devrait s’avérer transitoire. Pour équilibrer les portefeuilles, nous avons abaissé notre positionnement sur le Japon à Neutre, alors que la pandémie s’éternise. Nous continuons également de recommander une combinaison équilibrée entre les valeurs « Growth » et les titres « Value », et nous nous intéressons aux entreprises qui bénéficient d’un bon pouvoir de fixation des prix pour répercuter la hausse des prix des facteurs de production sur les consommateurs afin de préserver les marges. Une Sous-pondération des marchés obligataires devrait être maintenue dans les portefeuilles, en particulier concernant les obligations d’Etat des économies avancées, même si les rendements des obligations émergentes restent attractifs. Parmi les outils de diversification, nous restons Neutres sur les hedge funds et continuons de Surpondérer l’or.