Notre point de vue - États-Unis : vers des orientations de politique économique plus marquées - Novembre 2024
La franche victoire des Républicains modifie les perspectives économiques pour les États-Unis.
Les élections ont en effet abouti à un résultat plus rapide et plus marqué qu’anticipé par les sondages. Le camp Républicain gagne à la fois la Maison Blanche et le Sénat et pourrait aussi remporter une majorité à la Chambre des Représentants. Cette combinaison donnerait de la latitude au nouveau Président Donald Trump pour mettre en place les politiques économiques annoncées durant sa campagne électorale. Sa volonté affichée d’une politique fiscale accommodante – via des baisses d’impôts et une politique industrielle favorable – offrirait un soutien rapide à l’activité économique du pays. En parallèle, son souhait d’une politique commerciale plus agressive et d’une politique migratoire plus restrictive pourrait générer de nouveau des tensions sur l’inflation. Si cela se réalise, la Réserve fédérale serait incitée à adopter une tonalité plus dure pour sa politique monétaire, ce qui impliquerait des taux d’intérêt plus élevés et pourrait peser, à plus long terme, sur les perspectives de croissance économique.
Nous faisons évoluer notre allocation stratégique en favorisant notamment le marchés actions américain.
Les perspectives plus favorables à court terme sur l’activité économique des États-Unis nous encouragent en effet à augmenter notre exposition actions. Nous privilégions les secteurs et les styles qui bénéficieraient particulièrement de la politique industrielle favorable et qui résisteraient au contexte de taux d’intérêt plus élevés, notamment le style value, les petites ou moyennes capitalisations ou encore des secteurs tels que l’industrie, la finance ou la santé. En parallèle, nous réduisons notre exposition aux marchés obligataires du pays, qui resteraient pénalisés par des anticipations de politique monétaire plus restrictive à moyen terme. Des taux d’intérêt plus élevés aux États-Unis nous incitent en outre à adopter une exposition plus forte au dollar par rapport aux principales devises.
Les orientations politiques des États-Unis ne seront pas sans conséquence pour les autres marchés.
Le marché européen pourrait bénéficier à court terme d’une économie américaine plus vigoureuse. En conséquence, nous conservons notre surexposition aux marchés actions de la région, en privilégiant des entreprises et secteurs à la fois exposés à l’activité des États-Unis mais avec des risques limités en termes de restrictions commerciales, tels que le secteur des médias, l’industrie et les matériaux, en privilégiant les entreprises qui produisent localement. Nous restons cependant plutôt défensifs et diversifiés dans notre allocation, en privilégiant notamment les grosses capitalisations. En revanche, nous réduisons notre exposition aux marchés actions émergents, la Chine apparaissant comme le premier pays visé par des mesures restrictives sur le plan commercial.
Malgré des orientations stratégiques marquées, nous conservons une allocation très diversifiée.
Les incertitudes restent élevées. Tout d’abord, le résultat des élections n’est pas encore définitif, ensuite, les politiques économiques de la nouvelle majorité restent à être concrétisées. Enfin, le contexte géopolitique peut globalement se complexifier du fait de ce nouvel équilibre politique aux États-Unis. Dans ce contexte, nous conservons notre positionnement global très diversifié qui nous permet de bénéficier de la dynamique favorable des marchés actions depuis le début de l’année, tout en offrant une certaine protection en cas de volatilité. Nous avons ainsi augmenté notre exposition au marché obligataire européen, notamment du côté des entreprises les moins risquées ainsi que notre exposition à l’or, profitant de la modération récente de son cours.
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