La planète mars nous renseigne sur l'univers de nos finances personnelles
En matière de finances personnelles, on préconise de prendre un peu de distance, au sens figuré, avec ses actifs financiers. Cette fois-ci, prenons de la hauteur – mais au sens propre – en revenant sur les déboires actuels de la NASA et le retour sur Terre de ses échantillons martiens. Un bel exemple d’erreur de planification qui affecte nos raisonnements sur la temporalité, les coûts, les risques et les bénéfices de nos décisions financières.
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Sommes-nous plus performants que les ingénieurs de la NASA ?
Il y a quelques semaines, l’agence spatiale américaine (« NASA ») a annoncé1 chercher des solutions plus rapides et moins coûteuses pour rapporter sur Terre des roches prélevées sur Mars et ceci après un audit indépendant concluant que ses prévisions initiales étaient « irréalistes en matière de budget et de calendrier ». Il s’agit en effet d’un doublement des coûts qui atteindraient finalement 11 milliards de dollars et d’une arrivée des échantillons prévue vers 2040 plutôt que vers 2030 ! Des écarts de plus de cinq milliards de dollars et de dix ans, de quoi laisser perplexe !
Pour autant, dans nos prévisions régulières, pouvons-nous imaginer être plus fiables que ces ingénieurs hors pair, évoluant au sein d’une organisation scientifique et rigoureuse ? La réponse se trouve dans notre comportement : finalisation à la dernière minute des achats de Noël ou des tâches administratives, retards dans nos différents travaux (bricolages…), dépassement du budget des vacances, sous-estimation de la longueur du trajet en voiture… Sans compter le retard et la dérive des coûts des travaux immobiliers, des projets informatiques, professionnels…
Si la mauvaise expérience de la NASA est récente, l’erreur de planification a été mise en lumière, par les chercheurs Amos Tvesky et Daniel Kahneman2, dès 1977. Pour eux, les individus cherchant à faire des prévisions de délais ont tendance à se reposer sur leurs intuitions qui sont souvent erronées. La répétition systématique de ces erreurs les a incités à conclure à l’existence d’un biais cognitif, sans l’étayer par des expériences. Celles-ci ont été menées plus tard, comme par exemple en 19943 lorsque des étudiants en psychologie devaient estimer la durée nécessaire pour finir leur thèse. Alors que la majorité des étudiants aura mis 55.5 jours (30% seulement respectant le délai anticipé), ils avaient en moyenne prévu 33,9 jours, 27,4 jours « si tout se déroulait le mieux possible » et 48,6 jours « si tout allait le plus mal possible » …
La définition initiale de l’erreur de planification a été étendue en 2003 (par Daniel Kanheman et Dan Lovallo4) à la sous-estimation des coûts et des risques ainsi qu’à la surestimation des bénéfices des décisions. Ces erreurs reposent sur différents mécanismes dont le biais d’optimisme, la sur-confiance ou encore l’oubli des expériences antérieures.
De la roche de mars… à la pierre angulaire de nos décisions
Dans la mesure où l’anticipation est l’une des pierres angulaires de nos finances personnelles, ces dernières peuvent être sévèrement impactées par l’erreur de planification. A titre d’exemples, les conséquences peuvent se matérialiser dans la création ou, au contraire, la cession totale ou partielle d’une entreprise, dans la conduite d’un projet immobilier, dans une mobilité à l’international, dans la restructuration globale d’un patrimoine financier…
L’erreur de planification peut induire des délais inattendus pouvant menacer certaines échéances calendaires clés (fin d’année fiscale par exemple, dates limites de compensations de plus ou moins- values …), la vitesse de retour sur investissement ou encore le succès de l’opération financière. De même, ce biais peut induire des dépassements de budgets remettant parfois en cause le rationnel financier d’une opération ou d’un placement.
Ainsi, l’erreur de planification affecte à la fois i) la composante rendement d’un projet par la sous-évaluation des investissements nécessaires, la surestimation des bénéfices et la rapidité d’exécution et ii) la composante risque par la sous-évaluation de celui-ci.
La mise en place de quelques garde-fous aide à se prémunir de ce biais :
S’assurer d’un regard extérieur : l’erreur de planification nous amène également à surévaluer le temps et le budget qu’un tiers mettra à réaliser ses tâches… ce qui est une sous-confiance bienvenue pour contrebalancer notre propre sur-confiance !
Décomposer en plusieurs tâches la mise en œuvre d’une décision pressentie pour chiffrer correctement les coûts et les délais de l’ensemble ;
Prendre en compte le scénario le plus défavorable : dans l’étude mentionnée plus haut, le délai estimé dans le pire des cas… restait insuffisant !
1https://www.nasa.gov/news-release/nasa-sets-path-to-return-mars-samples-seeks-innovative-designs/
2« Intuitive prediction: Biases and corrective procedures »; A. Tvesky et D. Kanheman; 1977
3« Exploring the “planning fallacy”: Why people underestimate their task completion times. »; R. Buehler, D. Griffin, M. Ross; 1994.
4« Delusions of Success: How Optimism Undermines Executives’ Decisions (hbr.org) »; D. Kanheman et D. Lovallo; 2003
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