Ingénierie patrimoniale en France - PER/ PERP : comment faire les bons choix ?
Article à jour au 1er octobre 2020, établi en fonction de la législation en vigueur en France et applicable aux personnes physiques résidentes fiscales en France.
Pour répondre à l’enjeu fondamental de préservation des revenus au moment de la retraite, la loi PACTE a créé le Plan d’Epargne Retraite (PER). Le Plan d’Epargne Retraite Populaire (PERP), prédécesseur du PER, n’est plus proposé depuis le 1er octobre 2020. Les épargnants peuvent conserver leurs enveloppes existantes ou bien les transférer vers un PER. Comment choisir ? Eclairage avec Olivier Antonelli, Ingénieur Patrimonial chez SOGECAP, compagnie d’assurance vie de Société Générale
A quel moment souscrire un plan d’épargne retraite ?
Olivier Antonelli : La réponse est simple : à tout moment ! Pour rappel, les sommes investies dans un plan d’épargne retraite sont déductibles dans la limite de 10% des revenus, plafonnés à 32 000€, pour un travailleur salarié. Plus la tranche marginale d’imposition est élevée, plus l’intérêt fiscal sera important à l'entrée du PER. Il est possible d’utiliser les plafonds non consommés des trois années précédentes. Au moment de la retraite, les sommes retirées seront fiscalisées à un taux d’imposition potentiellement moins élevé que celui appliqué en phase d’épargne (cela dépend de la situation du client, des revenus qu'il pourrait avoir par ailleurs). Au-delà de l’intérêt fiscal en phase d’investissement, l’objectif principal est bien la constitution d’une épargne en vue de la retraite, qui va venir compléter les pensions et les autres revenus, qu’ils soient issus de l’immobilier ou d’enveloppes de capitalisation comme l’assurance-vie. Cette épargne affectée à un objectif, mais qui reste personnelle, va ainsi renforcer et sécuriser la stratégie individuelle de prévoyance.
Pourquoi souscrire un PER si on détient déjà un PERP ?
Olivier Antonelli : Même si la loi PACTE*, qui a créé le PER, a pour objectif d’harmoniser les dispositifs, il est tout à fait envisageable de cumuler les deux enveloppes afin de bénéficier de leurs avantages respectifs. Si le PERP permet une sortie en capital limitée, mais dans des conditions très favorables, un épargnant peut trouver intérêt à ouvrir un PER pour bénéficier d’une sortie totale en capital. Le client doit se renseigner auprès de son banquier privé sur les modalités de sortie en capital. Autre intérêt du PER : se réserver la possibilité de récupérer son épargne pour l’acquisition de sa résidence principale, sans autre contrainte. On pourrait enfin envisager de mobiliser les économies d’impôts réalisées grâce à son PERP pour alimenter un PER au profit de son conjoint, dans une stratégie de protection de la famille.
Quels choix s’offrent à l’adhérent à son départ en retraite ?
Olivier Antonelli : C’est au moment de la retraite que l’utilisation de l’épargne accumulée devient concrète. Le PERP a vocation à se convertir en rente (la part de sortie en capital est limitée à 20%). Le PER, quant à lui, propose des solutions très diverses, afin de s’adapter à la situation personnelle de chacun. La rente viagère peut être modulée en prévoyant une revalorisation régulière, ou en anticipant des besoins plus importants, que ce soit dans les premières années ou à une échéance donnée. Une réversion au profit du conjoint peut aussi être prévue. Alternativement ou en plus de la mise en place de revenus complémentaires, on peut voir un intérêt à percevoir un capital. Là encore, le PER se démarque du PERP. Le nouveau dispositif permet en effet d’augmenter la sortie en capital au-delà des 20% que prévoit le PERP. Dans les faits, il faut estimer la part de capital et la part de revenus adaptée à chaque situation. Ce choix doit se faire sur des critères objectifs et implique de déterminer le besoin réel de complément de revenus pour assurer son train de vie. Si on choisit de sortir en capital, comment les capitaux perçus seront-ils investis et quels sont les revenus attendus ? Avec quelle régularité ? A titre d’exemple, un investissement dans de l’immobilier locatif est une source de revenus intéressante, mais il faut être disposé à s’investir dans la gestion du bien, la sélection des locataires, … et il faut anticiper les périodes de vacance. Par ailleurs une sortie en capital est soumise à une double fiscalité :
en général au prélèvement forfaitaire unique (PFU), au taux de 30%, sur les produits (ou sur option à l’impôt sur le revenu) ;
et à l’impôt sur le revenu pour la partie capital constituée de versements volontaires déductibles.
En bref, au moment de la retraite, quand il faut décider des modalités de sortie, le PER permet, d’envisager tous les cas de figure afin de faire le meilleur choix au regard de sa situation patrimoniale, familiale, personnelle…
Que devient mon épargne en cas de décès ?
Olivier Antonelli : Il est important de comprendre le sort de l’épargne constituée en cas de décès avant le départ à la retraite. Sur le bulletin d’adhésion du contrat, l’adhérent désigne un ou plusieurs bénéficiaires en cas de décès (et peut les modifier à tout moment). Il a donc, à l’instar de ce qu’il aurait pu faire sur ses contrats d’assurance vie, désigné des personnes qui percevront son épargne. Concrètement, les bénéficiaires pourront choisir de recueillir un capital ou une rente, dans des conditions généralement favorables. Signalons que le décès du conjoint peut, sous conditions, permettre le déblocage en capital de son propre PER ou PERP. Dans ce cas, les prestations sont exonérées d’impôt sur le revenu et parfois de prélèvements sociaux. En cela, l’épargne retraite peut venir compléter la protection du conjoint survivant. Que se passe-il dans le cas d’un décès qui surviendrait une fois le capital converti en rente ? Si la pension a été prévue avec une réversion, les revenus continueront à être versés à la personne bénéficiaire de cette réversion. Idem si le client a opté pour une option de rente à annuités garanties : dans ce cas, le client a choisi d’être assuré de percevoir un revenu fixe pendant une durée définie. S’il venait à décéder avant la fin de cette période, le bénéficiaire de la réversion continuerait alors à percevoir ce même montant.
Pour conclure, quelle est votre synthèse sur le PER ?
Le PER est une enveloppe qui permet de se constituer une épargne dans des conditions favorables pendant la phase d’investissement et de se donner une infinité d’options au moment de son départ à la retraite.
Votre Banquier Privé se tient à votre disposition pour analyser votre situation et vous proposer une stratégie sur-mesure en fonction de vos objectifs et de votre capacité d'épargne.
* Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises
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