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Réclamations

Flash Update - Sur la défensive

Situation macro-économique
Avec un tiers de la population mondiale placée en confinement d’après les estimations, les effets économiques de la lutte engagée pour freiner la propagation du coronavirus seront considérables. Les chiffres récents des indices de confiance des entreprises laissent entendre que les conditions sont plus mauvaises dans les services que dans le secteur manufacturier, reflétant la fermeture précipitée de la plupart des magasins, hôtels, restaurants, etc., dans les pays touchés. Les politiques ont été rapidement ajustées pour venir en aide aux particuliers et aux entreprises afin de contribuer à atténuer les difficultés économiques créées par les arrêts d’activité. L’activité en Chine se redresse progressivement et les autorités projettent de lever les dernières restrictions sur la province du Hubei début avril. Après un ralentissement économique marqué au T1 et au T2, nous estimons que la pandémie devrait commencer à marquer le pas en Europe et aux Etats-Unis, permettant ainsi à la reprise de s’installer au second semestre et de se renforcer en 2021.

Banques centrales
Les banques centrales se sont empressées d’ajuster leurs politiques à la lumière des répercussions de la chute d’activité liée au CoViD-19 sur la liquidité des marchés et les conditions financières. Les taux directeurs ont été ramenés à zéro, voire en-dessous, et les banques centrales ont intensifié leur recours aux bilans pour acheter des montants significatifs d’obligations d’Etat, de dettes d’entreprise et même, dans le cas du Japon, des actions. Ces mesures ne contribueront guère à relancer l’activité à court terme, mais elles devraient parvenir à garantir la poursuite du bon fonctionnement des marchés financiers et interbancaires. Par ailleurs, la Réserve fédérale américaine (Fed) a établi des canaux pour faciliter l’accès de 14 autres banques centrales aux dollars, afin de faire face à une pénurie des financements en dollars.

Marchés
Alors que les prévisions de croissance ont été revues à la baisse, les actifs risqués comme les actions et les obligations à haut rendement (High Yield, HY) ont subi d’importantes pressions vendeuses, entraînant des appels de marge pour certains investisseurs ayant eu recours à un effet de levier. Ces derniers ont à leur tour été contraints de liquider d’autres actifs, notamment des valeurs refuges comme les obligations d’Etat et l’or. La volatilité (souvent utilisée pour mesurer l’aversion au risque) s’est envolée, les marchés enregistrant d’importantes fluctuations à la hausse comme à la baisse. Il est fréquent d’observer ce type de situation durant les récessions et les marchés baissiers lorsque les investisseurs peuvent peiner à fixer un prix adéquat pour les titres. Nous estimons que les marchés resteront nerveux, alors que le nombre grandissant des nouveaux cas contaminés par le CoViD-19 entraîne
une restriction persistante de l’activité, et nous restons défensifs.

Conclusion
Nous suggérons de conserver une exposition réduite aux actions et aux obligations dans les portefeuilles et de renforcer les réserves de liquidités. Dans les marchés obligataires, notre segment préféré est celui des obligations d’entreprise à notation élevée (Investment Grade, IG). Les obligations d’Etat ne sont guère attrayantes et pourraient être malmenées par des déficits budgétaires galopants, tandis que le segment du HY semble vulnérable à une forte hausse des taux de défaut. Par ailleurs, un grand nombre d’émetteurs IG de moindre qualité pourraient subir des baisses de notation, un risque qui pourrait submerger les investisseurs HY. Au sein des marchés actions, nous privilégierions les marchés émergents, en particulier en Asie où la Chine, la Corée du Sud et Taïwan sont parvenus à contenir l’épidémie du coronavirus, permettant un redémarrage de la production. Nous suggérons de renforcer l’exposition aux Hedge Funds qui devraient bénéficier d’une amélioration des opportunités créée par les perturbations sur les marchés. Les réserves de liquidités plus élevées que la normale devraient permettre aux investisseurs de tirer profit des opportunités d’achat que la correction actuelle offrira sans aucun doute.

Le Comité global d’investissement continue de suivre de près l’évolution de la situation et se tient prêt à apporter de nouveaux ajustements aux recommandations le cas échéant.

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Responsable de la Stratégie d’Investissement Société Générale Private Banking