Art - L’eau et le diamant : exposer la fragilité et l’immuable
Le Cap 2, de Patrick Messina, 2009. Série « A Journey », photographie argentique, 120 x 150 cm. Collection d’art Société Générale.
Patrick Messina utilise une technique qui lui permet de créer, sans trucage, des effets de flou et de profondeur. Comme un peintre, il joue avec les nuances pour donner son interprétation de la réalité. Grâce à ce procédé, il rend hommage à l’intense éternité de la mer avec la série « A Journey ».
La nouvelle exposition de la Collection Société Générale, L’eau et le diamant1, explore en une soixantaine d’œuvres toutes les complexités et les ramifications du lien qui unit les êtres humains à la nature. À découvrir jusqu’au 31 mars 2024.
Carte blanche à Lauranne Germond
« Les artistes sont des relais de sensibilité à l’environnement, aux paysages, à la richesse du vivant », explique Lauranne Germond, commissaire invitée de l’exposition. Cofondatrice et directrice de l’association COAL – Coalition pour une écologie culturelle –, elle a exploré tout au long de sa carrière les intersections entre écologie et arts visuels. Elle a aussi nourri la réflexion autour de questions environnementales et sociétales, œuvrant pour l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie et du vivant.
1. À découvrir jusqu’au 31 mars 2024 dans les tours Société Générale à La Défense, Puteaux. Pour la visiter, contactez votre banquier privé.
... Le paradoxe de l’eau et du diamant
Le fil rouge de l’exposition est « le paradoxe de l’eau et du diamant », un concept posé par l’économiste Adam Smith au XVIIIe siècle. Malgré son utilité cruciale et sa très forte valeur d’usage, l’eau n’a pas de valeur, tandis que le diamant, pourtant inutile, a une valeur d’échange très importante. « Que vaut la caresse du vent qui dissémine les graines à travers les plaines ? À combien estime-t-on un coucher de soleil ou l’éclat d’un chorus d’oiseaux au point du jour ? Qu’est-ce qui peut rivaliser avec la richesse glorieuse des forêts et la magistrale mécanique d’un bassin versant ? Les ressources de la nature ont une valeur, leur destruction a un coût, mais, pour autant, la nature a-t-elle un prix ? », interroge Lauranne Germond.
La sélection d’œuvres, par la variété des époques, des cultures et des formes évoquées, épouse la richesse et la diversité de la nature. Des ancestrales sculptures indonésiennes aux très récents photogrammes d’Alžběta Wolfová, des recyclages de Wilhelm Mundt ou Vik Muniz aux clichés délicats et contemplatifs de Nils Udo ou Thibaut Cuisset, des questionnements de Pascal Maitre à ceux d’Otobong Nkanga, les œuvres sélectionnées dessinent autant de manières singulières de tisser sa relation à l’environnement, de se laisser éblouir par sa beauté mais aussi de prendre conscience de sa vulnérabilité.
Chongqing IV (Sunday Picnic), Chongqing Municipality, de Nadav Kander, 2006. Série « Yangtze River Project », tirage chromogène couleur, 126,1 x 152,1 cm. Collection d’art Société Générale.
March 9 2006, Three Gorges Zigui Hubei, de Luo Dan, 2006. Série « China Route 318 », tirage argento-numérique Lambda, 98,7 x 122,8 cm. Collection d’art Société Générale.
Machine of Entangling Landscapes VII, de Rui Moreira, 2011. Gouache sur papier Velin d’Arches, 160,4 x 240 cm. Collection d’art Société Générale.
Une collection d’art vivante
Créée en 1995, mêlant peinture, arts graphiques, photographie et sculpture, la Collection Société Générale constitue aujourd’hui un ensemble de près de 1 800 œuvres exposées dans les locaux du Groupe.
Collaborateurs, grand public, partenaires, clients, groupes scolaires ou étudiants peuvent la découvrir grâce à de multiples interactions : accrochages, ateliers artistiques, partenariats, prêts, expositions hors les murs ou encore sur le site qui lui est dédié. Son développement au fil du temps est le fruit d’une politique d’acquisition constante et cohérente qui associe des œuvres d’artistes à la renommée confirmée et des œuvres issues de la jeune création.
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