Il y a 30 ans, les premiers pas du QR code
Comment créer un « super code-barres » pour y stocker plus de données ? La question a longtemps hanté l’esprit de Masahiro Hara. Il y a trente ans, cet ingénieur employé par une filiale de Toyota réfléchit au moyen d’alléger et d’accélérer le travail des ouvriers dans les usines automobiles. Toute la chaîne de production est alors organisée au moyen de codes-barres qui servent à identifier les différentes pièces. Ne pouvant comporter qu’une vingtaine de caractères alphanumériques, les codes-barres sont vite limités en termes d’informations, ce qui oblige à les multiplier. Une situation bientôt ingérable pour le personnel chargé de les scanner…
Comme souvent dans l’histoire des inventions, le déclic est inattendu. À ses heures perdues, Masahiro Hara pratique le go, un jeu de stratégie faisant intervenir des pions blancs et des pions noirs sur un quadrillage. Il comprend un jour qu’une matrice carrée permet de contenir 200 fois plus de données qu’un code-barres par combinaison de points noirs et de points blancs. La forme du QR (pour « quick response ») code est née !
Mais la transition de l’intuition au développement ne va pas sans mal. Un problème en particulier donne du fil à retordre à Masahiro Hara : la reconnaissance du code en deux dimensions par l’appareil de lecture. Après une année de recherche, il trouve la solution sous la forme des trois petits carrés qui ornent les coins du motif.
Dès 1996, le QR code est utilisé dans les usines Toyota. Passé sous licence libre en 1999, il investit le secteur alimentaire et pharmaceutique. La rencontre avec le grand public se fait un peu plus tard, au gré du perfectionnement des smartphones. En France, notamment, le QR code s’est démocratisé avec l’utilisation du passe sanitaire.