Le secteur viticole français : panorama et perspectives
Le secteur viticole en France est l’un des plus prestigieux au monde, réputé pour ses vins de haute qualité issus de régions emblématiques telles que le Bordelais, la Bourgogne et la Champagne. La richesse et la diversité des terroirs français, combinées à des siècles de savoir-faire viticole, ont forgé une industrie prospère et influente. La volonté d’investir dans ce secteur vient avant tout d’une passion et d’un intérêt pour la thématique. Ceci est bien sûr complété par un souhait de diversification des actifs et d’une envie de se rapprocher de la terre. Quel est l’impact des récentes évolutions du secteur viticole en France sur sa compétitivité et sa durabilité ? Décryptage avec Matthieu Gombault, responsable des solutions d’investissement vins et forêts chez Société Générale Private Banking.
Expert en solutions d’investissement vins et forêts chez Société Générale Private Banking
La France détient la 2e plus grande surface viticole au monde1. Pouvez-vous nous présenter les principales régions viticoles et les atouts qui leur sont propres ?
La France jouit d’une très ancienne tradition viticole puisque les premières traces de vignes cultivées en France remontent à la période préromaine, avec notamment l’établissement du premier comptoir grec à Marseille. Les Romains ont ensuite développé et généralisé la vigne dans la plupart des régions viticoles que nous connaissons aujourd’hui. À ce jour, la quasi-totalité du territoire métropolitain dispose de surfaces viticoles, pour un total d’environ 800 000 hectares. Chaque région se différencie par :
sa taille : alors qu’une région comme Bordeaux représente plus de 130 000 hectares, d’autres comme la Bourgogne ne dépassent pas 30 000 hectares et même beaucoup moins si l’on se concentre sur des régions plus spécifiques comme la Corse (5 750 hectares),
le nombre de cépages autorisés : il en existe plus de 210, mais seuls 10 d’entre eux représentent plus de 70 % de la surface plantée (Chardonnay, Syrah, Merlot, Cabernet Franc et Sauvignon, Pinot Noir, Grenache, Sauvignon blanc, etc.),
son propre cahier des charges : le nombre de cépages autorisés, le classement des appellations, l’autorisation d’irrigation, le rendement à l’hectare, etc.
la destination des vins produits : consommateurs locaux, nationaux ou internationaux.
Quelles sont les principales tendances du secteur viticole en France en 2024 ?
Le marché viticole français, au même titre que le marché mondial, subit depuis quelques années une profonde mutation. La concurrence mondiale s’est accrue avec une amélioration des techniques de vinification et de culture, rendant l’offre plus qualitative d’une manière générale. En revanche, les changements climatiques (sécheresse, incendies, gel) et les problèmes phytosanitaires rendent le travail au quotidien des vignerons plus difficile et plus risqué sur le plan économique. Le profil des consommateurs a également changé et on observe une consommation générale en baisse. Par conséquent, beaucoup de vignerons souffrent de cette situation, conduisant à des réflexions majeures comme l’arrachage de vignes (un peu de moins de 10 000 hectares déjà validés en Gironde et un plan en discussion pour 100 000 hectares sur l’ensemble de la France). On distingue malgré tout l’univers des Grands Crus de celui des vins plus modestes. Le prix à la bouteille permet aux premiers d’accéder plus rapidement à un équilibre financier ou de traverser les périodes de crise.
Le changement climatique a un impact fort sur la production viticole. Les vignes se développent dans le Nord de la France et au Royaume-Uni. Comment la production viticole s’adapte-t-elle à ces enjeux ?
La question du réchauffement climatique est au cœur des débats depuis quelques années. Le changement est indéniable et a un impact sur les cultures : sécheresse, tempête, bourgeonnement précoce et gel destructeur. Les événements climatiques viennent alors affecter la qualité et la quantité des récoltes. La vigne, en tant que plante, existe depuis plusieurs millions d’années et sa culture a connu des périodes climatiques différentes. Les viticulteurs devront faire face aux effets de ce changement, en adoptant de nouvelles pratiques agricoles, en modifiant les cépages cultivés ou en déplaçant les vignobles vers des altitudes plus élevées ou des régions plus fraîches. La question est de savoir dans quelle mesure nous pourrons adapter nos cahiers des charges à ces changements. Nul doute que de nouvelles régions viticoles vont émerger, mais il faudra de nombreuses années avant que le paysage des surfaces viticoles se voit considérablement modifié.
Quelles sont les difficultés qu’un investisseur peut rencontrer lorsqu’il souhaite acheter un vignoble en France ?
Dans un premier lieu, la recherche peut parfois s’avérer complexe. Bien que de nombreuses offres soient présentes, le prix peut parfois poser question. Il faut ensuite bien analyser les tenants et les aboutissants de la propriété, savoir analyser ses rendements, la qualité de la vigne, le matériel de vinification, les circuits de distribution existants, les investissements nécessaires ou souhaitables. Une fois la propriété achetée, le métier de vigneron reste un métier d’agriculteur avec toutes ses composantes. Cela nécessite beaucoup d’investissement en temps et parfois financier, de faire face aux risques climatiques, phytosanitaires et aux aléas de marchés. Il s’agit donc d’une activité que l’on peut qualifier de « métier passion ».
Biographie de Matthieu Gombault
Après l’obtention de son Master spécialisé en gestion de patrimoine à l’ESCP EAP Paris, Matthieu débute sa carrière chez Société Générale Private Banking en qualité d’analyste Hedge Fund en 2007. Il devient ensuite analyste en Private Equity2, avant de rejoindre le centre régional de Bordeaux en tant que conseiller en investissement en 2014.
Passionné par le vin depuis plus de vingt ans, il réalise plusieurs formations comme le WSET et apprend beaucoup auprès des vignerons lors de fréquentes visites. Conscient de l’intérêt de ce secteur pour diversifier son patrimoine, Matthieu construit des solutions d’investissement dans les domaines du vin et de la forêt avec des partenaires de renom.
1 Source : Superficie du vignoble : les plus grands pays viticoles du monde en 2023 | Statista
2 Le private equity, ou capital-investissement, consiste à investir dans des sociétés non cotées en bourse. Il s’agit d’un moyen de financer l’économie réelle, au service de petites, moyennes ou grandes entreprises.
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